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On ne peut pas laisser le monopole de la parole aux hommes politiques (Boubacar B. Diop)

Au cours du panel « Littérature et conflit » tenu dans le cadre de la première édition du Festival international de littérature de Dakar (Filid), Boubacar Boris Diop a invité les écrivains à ne pas se mettre en marge du débat public. Les appelant à une prise de parole « réfléchie, nuancée et courageuse », notamment sur la tension politique latente au Sénégal, le lauréat du prix international de littérature Neustadt 2022 a laissé entendre que l’écrivain a le devoir de se positionner face aux conflits. « Non seulement, on se positionne dans ses textes, mais aussi on prend position en tant que citoyen. Quand la société est interpellée, on ne se dit pas, moi je suis écrivain, cela ne me regarde pas, je laisse les hommes politiques parler (…) On ne peut pas laisser le monopole de la parole aux hommes politiques, aux hommes d’affaires, aux différents agents d’influence. L’écrivain doit avoir l’ambition d’agir sur les situations qui interpellent sa société » assure Boubacar Boris Diop. Il invite, dans le même sillage, les écrivains sénégalais à ne pas céder à la partisanerie. Pour lui, « il faut qu’ils soient au-dessus de la mêlée. En tant qu’hommes de bonne volonté, mais pas en tant que partisans ». A ce propos, Boubacar Boris Diop préconise que prévale l’honnêteté intellectuelle. « On ne demande pas d’être pour un tel ou contre un tel, au contraire, il faut même oser être contre tout le monde si on pense que c’est cela qui est mieux. L’importance, c’est l’authenticité, la sincérité » pense-t-il.

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