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La série « African Frontiers of Innovation » axée sur l’importance du cinéma et des médias africains

DUBAI, Émirats arabes unis, 11 mai 2021/ — La pandémie de COVID-19 a sans conteste transformé la réalité actuelle des entreprises, des industries et des professions au niveau mondial. L’impact irréfutable de la crise a entrainé des perturbations majeures, entraînant une réalité sans précédent de la « nouvelle normalité ». Une nouvelle réalité pleine de complexité, d’ambiguïté et d’opportunités.

Dans le cadre d’une nouvelle session de sa série « African Frontiers of Innovation », Canon a regroupé un groupe de femmes africaines accomplies du monde des arts et du cinéma pour aborder l’impact de la pandémie sur l’industrie cinématographique africaine, les tendances actuelles, la voie de la reprise et la portée des opportunités à venir. Animée par la journaliste primée Victoria Rubadiri, la session a réuni Nse Ikpe-Etim, Azza Elhosseiny et Zippora Agatha Oktoh.

LES PÉRILS DE LA PANDÉMIE

Selon la dernière édition du Moniteur de l’OIT, 114 millions d’emplois ont été perdus en 2020, entraînant une perte d’heures de travail près de quatre fois plus importante que celle observée lors de la crise financière mondiale de 2009. L’industrie cinématographique africaine n’a pas échappé au terrible impact de la pandémie, affectant particulièrement les petites entreprises et les réalisateurs indépendants. La fermeture des plateaux, la reprogrammation des tournages et l’arrêt soudain de la production de films ont engendré d’énormes pertes financières pour le secteur.

Azza Elhosseiny, réalisatrice basée en Égypte et directrice exécutive du Festival du film africain de Louxor, considère la pandémie comme une perturbation majeure. Soulignant l’impact de la pandémie tant sur les producteurs de films que sur les spectateurs, elle souligne les répercussions financières auxquelles le secteur est confronté aujourd’hui. Compte tenu des possibilités de financement limitées, les cinéastes écrivent actuellement un chapitre sombre de l’art cinématographique. Mme Elhosseiny fait remarquer que « tout le processus, de la réalisation d’un film à son visionnage, est perdu. Cette situation représente un véritable coup dur pour les producteurs comme pour le public et entraînera de nombreuses réformes dans la manière dont le contenu est créé et consommé en Afrique. La façon dont les jeunes talents du secteur traverseront cette crise grâce à leurs innovations créatives sera très intéressante. »

Bien que le plaisir de regarder un film dans une salle comble demeure incomparable, Zippora Agatha Oktoh, conférencière en cinéma et en arts, et fondatrice du Lake International Pan-African Film Festival, observe que « le cinéma ne se limite pas à regarder un film, mais constitue un amalgame de multiples expériences et émotions qui se dégagent de l’ensemble du processus. L’absence de cet élément humain de connexion a quelque part emporté la magie des films et nous a également privés de la possibilité directe de tirer profit des réactions verbales et non verbales du public lors de la première d’un film ».

PASSAGE EN LIGNE

Le confinement a débouché sur une nouvelle tendance des festivals de cinéma en ligne, marquant une transition par rapport aux festivals sur le terrain. « C’est assurément un pas dans la bonne direction, mais l’expérience n’est pas tout à fait la même », observe Azza Elhosseiny. Selon les festivaliers, l’idée de rencontrer, de se connecter, de tisser des liens et de faire la fête avec de nouvelles personnes se perd dans les festivals de cinéma virtuels. Mme Zappora est consciente de la perte du lien physique, mais elle considère que l’intégration des médias hors ligne et en ligne sera la solution de l’avenir. Elle souligne également l’importance de maintenir un équilibre entre la sécurité et la poursuite de notre travail, soulignant la nécessité de réinventer des moyens permettant aux gens de regarder des films, de suivre des festivals et de consommer du contenu en toute sécurité.

LA SCIENCE NOUS MAINTIENT EN VIE, L’ART NOUS MAINTIENT SAINS D’ESPRIT

L’actrice primée Nse Ikpe-Etim nous fait part des conséquences désastreuses de la pandémie sur Nollywood, l’industrie cinématographique nigériane, bien qu’elle soit la deuxième plus grande au monde.

« Il a été difficile pour nous tous, et en particulier pour les acteurs, de s’adapter à la nouvelle normalité, de respecter les normes de distanciation sociale et de passer des tests chaque semaine, autant d’épreuves mentales invisibles qui vous exposent à la peur de l’inconnu. Les émotions humaines brutes qui surgissent lorsque nous sommes confrontés à la peur de l’inconnu sont tout à fait remarquables. Mais comme tout dans la vie, il faut traverser les tempêtes et chercher le rayon de soleil. »

Soulignant la nécessité de privilégier notre santé mentale, Nse invite les gens à l’introspection pour rester sain d’esprit en ces temps imprévisibles, rappelant que si la science nous maintient en vie, c’est l’art qui nous maintient sain d’esprit. « La résilience, la coopération et la collaboration créative sont le mantra pour traverser cette tempête », ajoute-t-elle.

LA COLLABORATION COMME REMÈDE

La pandémie a fait naître un besoin de réinvention, les artistes et les cinéastes cherchant d’autres moyens de raconter leurs histoires. Le Centre égyptien d’études économiques (ECES) mentionne dans un rapport que l’industrie cinématographique égyptienne emploie au moins un demi-million de personnes, dont 40 % sont des travailleurs contractuels. Un grand nombre de jeunes talents se sont donc retrouvés sans emploi après la pandémie et cherchent à présent de nouveaux moyens uniques de produire du contenu. Pour Azza Elhosseiny, « il suffit d’une petite équipe, d’une bonne caméra et d’une idée géniale pour être cinéaste aujourd’hui. » Elle encourage les jeunes à explorer différentes voies créatives telles que l’écriture, la photographie et la réalisation de documentaires pour traverser cette période difficile et préserver l’artiste qui vit en eux.

La collaboration est la clé du succès dans une industrie cinématographique à petite échelle comme celle du Kenya, remarque Mme Zappora. « Dans le contexte de la pandémie, la collaboration efficace en temps de crise et le partage des ressources pour aboutir à un résultat final en équipe sont devenus la stratégie de référence pour beaucoup au Kenya. Toutefois, les différentes étapes de la production entraînent toujours des coûts, comme la logistique, les opérations et l’entretien, et il est donc primordial de trouver non seulement différents moyens de créer du contenu, mais aussi différentes sources de revenus », note-t-elle. Pour les réalisateurs du monde entier, il est indispensable de trouver des moyens de collaborer avec des producteurs et des marques internationales.

DISTRIBUTION – UNE PERTURBATION NUMÉRIQUE

La distribution de contenu dans un pays comme le Kenya demeure un problème majeur. Mme Zappora insiste sur ce point, affirmant que 90 % du contenu original du pays n’est pas distribué. En revanche, l’avènement de services tels que le streaming en ligne privé et la vidéo à la demande semble sauver la mise, apportant une lueur d’espoir aux créateurs de contenu, notamment durant la pandémie. L’évolution des modes de consommation des contenus a donné un nouvel élan aux plateformes de réseaux sociaux et ouvert différentes voies de monétisation pour les artistes et les créateurs du monde entier.

Les services de streaming privés comme Netflix et Showmax ont changé la donne et créé une évolution sans précédent. Selon une récente étude, en 2020, Netflix a gagné 36,6 millions d’abonnés en raison du confinement, soit sa plus forte augmentation en un an. Les créateurs de contenu se tournent donc vers le streaming et les plateformes de réseaux sociaux comme YouTube et Tik Tok pour une rémunération active.

LA VOIX LOCALE

« Le cinéma en tant que discipline artistique a marqué le cœur de millions de personnes dans le monde entier, a changé des vies et a également anticipé les comportements d’une génération à l’autre. Il ne s’agit pas seulement d’une industrie, mais d’un état d’esprit, d’un modèle de changement et d’une façon de célébrer les émotions et les expériences humaines. « Canon a toujours été au premier plan de l’innovation, de la créativité et de l’esprit d’entreprise, autant de caractéristiques inhérentes à l’industrie cinématographique », a commenté Mai Youssef, directrice de la communication et du marketing de Canon CNA.

Le regain de consommation de contenu local a également incité les créateurs de contenu du monde entier à proposer des histoires locales touchantes plutôt que de se concentrer uniquement sur les tendances hollywoodiennes. La pandémie a offert aux créateurs une occasion unique de partager des histoires authentiques inspirées de leurs communautés et de leur culture, déclenchant ainsi une vague de changement. Pour conclure, les participantes ont encouragé les créateurs de contenu et les réalisateurs africains à proposer des contenus proches de la réalité et du cœur, à être fiers de l’histoire et du patrimoine africains et à refléter ce même esprit dans leurs histoires.

« Cette session nous a permis de nous rapprocher des pionniers de l’industrie cinématographique et de bénéficier d’un aperçu et d’un apprentissage inestimables sur les tendances croissantes du secteur. La plateforme du cinéma est aussi une plateforme pour faire la différence, et encourager les jeunes talents par le biais de telles sessions reste notre priorité. Car lorsque la créativité est là, Canon est là », a ajouté Mai Youssef.

Chaque mois, la plateforme African Frontiers of Innovation de Canon continuera à explorer les défis contemporains avec des leaders d’opinion africains tout au long de l’année 2021. Pour vous joindre à la conversation, suivez Canon (Canon-CNA.com) sur Facebook (bit.ly/3sEGDyO) ou LinkedIn (bit.ly/2P9VK4N).

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