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Evaluation de la gouvernance : le Sénégal confronté à un vide institutionnel

Le directeur général du Bureau de prospective économique (BPE), Moubarack Lô, a appelé jeudi les autorités étatiques à faire de l’évaluation des politiques un pilier de la bonne gouvernance et une réalité au Sénégal. ‘’Il faut une politique nationale d’évaluation au Sénégal ’’, a dit M. Lô lors d’un panel organisé au CESAG par l’Association sénégalaise d’évaluation (SenEval) dans le cadre de la célébration de ses 10 ans d’existence. ‘’En matière d’évaluation de la gouvernance, a-t-il poursuivi, il y a un vide institutionnel au Sénégal’’. Il a rappelé qu’un draft d’évaluation avait été élaboré en 2019 mais jusqu’à présent, il n’est pas adopté.

Compte tenu de ce vide institutionnel, ‘’l’idéal, a-t-il préconisé, c’était que chaque ministère fasse des évaluations dans ses domaines d’activités’’.   »Malheureusement, on n’en est pas encore à ça », a-t-il déploré, suggérant de faire recours à une systématisation de l’évaluation en mettant en place, un organe dédié, chaque année. ‘’Il faudrait, également, une certification des évaluateurs ’’, a-t-il ajouté, réitérant le fait qu’en matière d’évaluation, ‘’le Sénégal est au stade de balbutiement’’. Selon lui, ‘’tout est à refaire à ce niveau’’. Ce qui n’est pas le cas, a-t-il précisé, pour le suivi des politiques où nous sommes en avance’’.

L’ancien directeur de l’Innovation, de l’environnement et développement (IED) Bara Guèye a souligné que le Sénégal est en retard en matière de gouvernance à cause de l’absence de culture évaluative. ‘’Il faut qu’on s’inscrive dans une dynamique d’apprentissage, de plus d’attractivité à l’évaluation’’, a préconisé M. Guèye. Abdoul Aziz Kane, le président de l’Association sénégalaise d’évaluation (SenEval), a de son côté rappelé que faire de la politique nationale d’évaluation une réalité constitue un de leurs objectifs. ‘’Il s’agit d’un chantier ouvert que nous allons remettre sur la table. Nous allons renforcer les capacités des agents de l’Etat, renforcer les capacités, des membres de nos institutions pour leur faire comprendre qu’il s’agit d’un outil d’aide à la décision, l’évaluation. C’est un changement de comportement’’, a-t-il expliqué.

Il a magnifié quelques initiatives d’évaluation prises par le ministère du Développement communautaire, le programme des bourses de sécurité familiale, ou encore par l’Agence de la couverture maladie universelle. ‘’Mais a-t-il prévenu, il s’agit d’un travail de longue haleine. C’est un sillon que nous avons tracé et que les changements de comportements auront un impact sur les initiatives prises’’.

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