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Tiraillements à Benno : la position tranchée d’Ansoumana Danfa

Comment appréciez-vous le choix opéré par le président Macky Sall par rapport au candidat de Bby en février 2024 ?

D’abord, on félicite le président de la République pour son esprit d’ouverture. Il a rencontré la conférence des leaders de Benno, discuté avec certains membres de la société civile, les candidats à la candidature, avant de prendre cette décision. On se félicite vivement du choix fait par le président Macky Sall, de désigner le Premier ministre Amadou Ba candidat de la  majorité pour l’élection présidentielle de 2024. Ce choix est le choix de la raison. Le président nous a expliqué, à la conférence des leaders, qu’il a choisi le PM par sa fidélité, sa loyauté, son humilité, son sens de bien gérer les dossiers qu’il lui avait confiés, sa disponibilité et son parcours dans l’État. J’y ajoute que sur le plan politique, Amadou est de l’Apr,  il  nous a beaucoup apporté nous aux Parcelles Assainies, au département de Dakar et à la région de Dakar, surtout lors des élections législatives et référendaires de 2017  et lors de l’élection présidentielles de 2019. Il est le seul aujourd’hui qui peut capter l’électorat de la famille socialiste face à Khalifa Sall. Ca c’est un. Et il peut surfer sur l’électorat du Pds et grignoter à Yewwi Askan Wi. Parce que n’oublions pas qu’Amadou Ba est très réseauté. Il a des amis également partout, que ça soit dans le pouvoir ou l’opposition. Amadou Ba a également une très bonne presse vis- à- vis de l’opinion. Maintenant, ce qu’il reste à faire, si on harmonise avec les candidats à la candidature, c’est de discuter avec les chapelles politiques, les sous coalitions et les bases pour davantage de cohésion.

Justement, vous parlez de candidats à la candidature. Que dire des voix qui s’élèvent contre le choix du président ?

C’est normal que des gens puissent avoir des ambitions. Mais ce qu’il faut reconnaître, c’est que le président avait reçu la conférence des leaders  pour harmoniser les positions.  Et ce que le président avait dit, c’est « si je choisis un candidat parmi vous est-ce que les autres vont suivre ? ». Ils ont tous accepté devant la conférence des leaders de se plier au choix  du président et d’accompagner et soutenir le candidat désigné. Maintenant le constat c’est que nous sommes en politique, ils ont le droit de continuer de déclarer leurs candidatures mais je pense que tout va être bien géré par le président de la République et les membres de Benno. Parce que nous pensons que ces gens, que ce soit Abdoulaye Daouda Diallo, que ce soit Boun Abdallah… c’est des gens très disciplinés et très ouvert. Il est possible  de trouver un consensus autour du président qui va discuter avec eux. Nous sommes sur la bonne voie  et je pense que ces tiraillements ne sont que passagers. Ceci étant dit, nous sommes vigilants par rapport à tous les candidats qui se présenteront comme étant issus de Benno alors qu’ils ont négocié en catimini avec des investisseurs et des lobbyistes en voulant hypothéquer nos ressources naturelles,  que ca soit le pétrole ou le gaz. Je ne parle pas à la légère, je tiens de bonne source que certains candidats ne veulent pas céder parce qu’ils se sont engagés auprès de bailleurs tapis dans l’ombre.

Si le consensus dont vous parlez n’est pas trouvé, ne faut-il pas craindre un éclatement des voix de la mouvance présidentielle ?

Non non, il n’y aura pas d’éclatement. Benno, c’est une famille très unie. Pour toutes les élections,  ça peut se passer comme ça mais au final la coalition a toujours fait très bonne figure. Vous savez, les élections présidentielles sont différentes des élections locales et législatives. On peut même ne pas penser à un second tour parce que le président a un seul candidat, la coalition Benno Bokk Yaakaar a un seul candidat, c’est le premier ministre Amadou Ba. Et maintenant, tout va se régler au sein de Benno, parce que sinon c’est tout un système qui va s’affronter à l’interne. Je pense que personne n’a intérêt, par rapport à la vision du président de la République, par rapport au Plan Sénégal Emergent, que nos égos puissent faire tout tomber à l’eau. Aujourd’hui, le Sénégal est entouré par un cercle de feu que tout le monde connaît. Il y a aujourd’hui l’exploitation imminente du gaz et du pétrole. Cela peut présenter des risques : si demain les gens ne sont pas unis, ce qui se passe au Sénégal dans les autres pays qui nous entourent peut se  passer au Sénégal.

Source : Tribune

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