En vérité, les candidats déclarés au sein de Yewwi Askan Wi n’ont aucun intérêt à ce que Taxawu Sénégal participe au dialogue. Ceci pourra aboutir à l’éligibilité de Khalifa Sall contre toute attente, à la suite d’une amnistie ou d’un quelconque autre moyen. Maintenant que la candidature de Sonko est hypothétique, il est de l’intérêt des opportunistes que Khalifa Sall perdure dans la disqualification. C’est ainsi que ces pleure-misères pourront espérer hériter des quotités électorales de Pastef et de Taxawu.
Ils s’imposeront alors en désespoir de cause aux yeux des bonnes volontés, des engagés pour le projet Pastef et de tout autre révolté. Cet élan attentiste des amis de Habib Sy ne s’applique pas seulement aux candidats à la présidentielle issus de Yewwi, il s’étend à ceux qui ont intégré le F24 sous prétexte qu’ils s’insurgent contre le troisième mandat. Eh oui ! La politique a ses raisons que la raison ignore. Même celui qui a théorisé la démocratie de convergence s’insurge aujourd’hui contre le dialogue. Que les Pastéfiens et les militants de Taxawu se le tiennent pour dit : ce n’est pas le dialogue qui dérange, mais bien ce qui en résulterait de consolidant en termes de leadership dans le jeu politique.
Malheureusement, les militants et sympathisants de Pastef sont tombés dans le piège de ces intéressés qui simulent sur fond de combativité. La camaraderie contrefaite n’est destinée qu’à des positionnements crypto personnels, à toutes fins utiles. C’est pourtant très simple. Tant qu’à faire, qu’ils en appellent ouvertement à opérer un coup de force. Faute de quoi, le seul moyen à disposition est de faire en sorte que, sans coup férir, que tous les potentiels candidats participent sans obstacle à la présidentielle de 2024. Cela ne se fera autrement que par le dialogue.
Il ne faut surtout pas s’y méprendre. Si Macky Sall accepte de prendre langue avec l’opposition, ce n’est pas de gaieté de cœur. C’est parce qu’il réalise enfin avoir perdu du terrain, en plus de souffrir d’une image suffisamment écornée. À vrai dire, Khalifa Sall et Ousmane Sonko, frères siamois, ont actuellement en commun de gêner tous ceux-là qui, désespérés, ont tout intérêt à ce que les mastodontes libèrent le plancher. En la présence des deux précités sur la liste des candidats recevables en 2024, que vaudront les candidatures de Déthié Fall, d’Aïda Mbodj, d’Abdourahmane Diouf, de Malick Gakou etc. ?
Birame Waltako NDIAYE
Mouvement populaire d’émancipation citoyenne (Mpec)
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