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Personne n’a le droit de prôner la rupture de notre modèle démocratique (Victorine Ndeye)

Récemment élue maire de la commune Niaguis et désignée tête de liste départementale de Benno Bokk Yaakaar à Ziguinchor, Victorine Ndeye analyse les forces en présence à la veille des Législatives. La secrétaire d’Etat chargée du Logement ne manque pas d’évoquer les contestations préélectorales, les 100.000 logements sociaux, les litiges fonciers à Niaguis, la parité ou encore la sempiternelle question du 3ème mandat. Entretien paru dans le journal Tribune du mercredi 15 juin 2022.

Vous avez été portée à la tête de la liste du département de Ziguinchor. Que présente cette candidature en termes d’enjeux et de perspectives

Le Président de la République, Président de la coalition Benno Bokk Yaakaar, m’a fait l’honneur de me désigner tête de liste départementale aux législatives de juillet 2022 à Ziguinchor. Il s’agit avant tout d’une marque de confiance pour les femmes du département de Ziguinchor, mais surtout d’une responsabilité, celle de fédérer toutes les sensibilités de la grande coalition Benno Bokk Yakkar autour des candidats. Et c’est là que se situe l’enjeu des élections législatives pour nous de Benno Bokk Yaakaar. Nous nous devons d’aller unis pour consolider notre majorité à l’Assemblée nationale, car nous avons pour nous le bilan élogieux du Chef de l’Etat dans le département. Je peux, à ce titre, citer les réalisations dans le cadre du vaste programme de désenclavement avec le renforcement du transport multimodal, les vols quotidiens qui desservent le département au départ de Diass avec des avions neufs de la nouvelle compagnie Air Sénégal, la liaison maritime et l’ouverture du pont Sénégambie qui a fortement réduit les temps de trajet et les tracasseries sur la route.

En outre, la politique sociale du Président Macky Sall a été largement appréciée par les populations avec le soutien apporté en faveur du retour de la Paix à certains villages de déplacés, le programme en cours d’électrification et d’adduction d’eau, l’accompagnement des braves femmes du département à travers les financements de la DER/FJ et les travaux routiers sur la RN6 et la RN4, et la voirie dans la commune de Ziguinchor. C’est autant de projets et programmes qui ont été réalisés sous le magistère du Président Macky Sall et qui seront élargis à de nouveaux bénéficiaires. C’est le lieu de rassurer les populations des arrondissements de Nyassa et de Niaguis qui verront d’importants programmes d’électrification et d’adduction d’eau menés avec le Pudc et le Puma pour une atteinte de l’accès universel comme le souhaite le Chef de l’Etat. C’est autant de perspectives qui méritent de renouveler la majorité de la coalition Benno Bokk Yaakaar, car le Chef de l’Etat a beaucoup fait pour le département.

Quels enseignements vous tirez de la manifestation de l’opposition, organisée mercredi passé ?

Je souhaite saluer notre vitalité démocratique et les institutions qui l’incarnent. Notre modèle démocratique mérite d’être préservé, car il nous distingue à travers le monde. À ce propos, personne, je dis bien personne, n’a le droit de prôner la rupture de ce modèle qui repose avant tout sur le respect des institutions et des personnalités qui l’incarnent. Une telle violence verbale notée dans les propos des orateurs qui se sont succédé sur la tribune n’honore personne, surtout qu’elle tente de faire passer certains hommes et femmes politiques qui se sont subitement retrouvés dans les habits d’opposants, pour des vertueux. Je pense que le chemin vers l’hémicycle doit être balisé par de la courtoisie et le respect des règles du jeu. On ne peut pas le soir se désoler de ses bourdes et reconnaître avoir marqué un but contre son camp et se réveiller le matin pour s’en prendre à l’arbitre. C’est inacceptable, c’est malhonnête et c’est, à la limite, discourtois. Cette opposition est dans la manipulation permanente, elle pense qu’elle peut tout se permettre comme manquer la rectification de sa liste comme le permet le Code électoral et revenir sur la place publique pour se chercher un bouc émissaire. C’est de cela qu’il s’agit exactement, une opposition qui s’oppose en interne et dans les groupes WhatsApp et tente de s’unir dans le rattrapage à travers des entreprises de calomnie.

Des contestations liées au processus électoral ont été relevées par des membres de l’opposition. Quelles solutions vous préconisez pour résoudre cette question ?

Qui conteste ? Ceux-là qui ont défini les contours de ce processus ? Nous ne pouvons pas, à chaque fois que l’opposition se retrouve dans ses turpitudes, appeler à des révisions du processus électoral. Je vous rappelle que le même processus a consacré la victoire de 2 communes sur 6 dans le département de Ziguinchor pour le camp de ceux qui veulent bruler le Code électoral aujourd’hui. En tout cas, moi en tant que femme, je m’opposerai à toute remise en cause de la loi sur la parité, même si elle a été à la base de l’exclusion de notre liste de suppléants et je ne vois pas les hommes politiques accepter la double investiture. Alors que faut-il changer dans le processus ? Rien, sinon dire non à la compromission souhaitée par une partie de l’opposition en brandissant la menace.

Avez-vous pris la mesure des forces en présence dans le département de Ziguinchor et quelles sont réellement vos chances de victoire ?

Nous irons au sein de la grande coalition Benno Bokk Yaakaar qui est la première force politique au Sénégal. Et avec le retour de l’Ucs du Président Abdoulaye Baldé, nous renforçons notre main mise sur le département, car nous dirigeons la majorité des communes que compte le département de Ziguinchor. A ce propos, il est bon de le rappeler à ceux-là qui tentent d’installer dans la conscience populaire que le département est leur titre de propriété. Je tiens juste à souligner que leur projet de gouvernance a été rejeté par plus de 48% des populations. Mieux, plus de 48.000 électeurs ne se sont pas rendus aux urnes le 23 janvier 2022. Une élection ne se décrète pas, elle se gagne. Et croyez-moi, nous irons à la recherche de toutes les voix nécessaires pour remporter largement ces élections législatives au soir du 31 juillet.

Les populations vont reconnaître les qualités et la sagesse du Docteur Moussa Diedhiou mon colistier, mais surtout l’honneur fait aux arrondissements de Nyassa et de Niaguis et aux femmes à travers ma personne. Vous noterez avec moi que les investitures sur la liste Benno Bokk Yaakaar au niveau du département font ressortir l’unité de notre coalition avec l’apport de Souleymane Ndiaye et de mon frère Seydou Sané à travers leurs candidats Fatou Bèye et Cheikh Ngom, deux personnalités qui joueront pleinement leur partition dans ces élections. Aussi, en allant à la conquête de l’électorat au niveau du département, nous participerons à donner le maximum de voix à la liste nationale de notre coalition pour porter à l’hémicycle le Président Abdoulaye Baldé et mon jeune frère Dame Bèye. Et pour ça, nous irons ensemble sillonner l’ensemble des communes du département pour rencontrer les populations et échanger avec elles, car nous avons avec nous le bilan du Président Macky Sall, les nombreuses réalisations dans le département. Nous prenons en charge au quotidien les préoccupations des populations à travers des dispositifs innovants que sont le Pudc, le Puma, le Promoville, la Cmu, les bourses de Sécurité familiale, la Der/Fj. Et surtout des réalisations et initiatives présidentielles dédiées au département, notamment la restructuration prochaine de Néma 2 dans le cadre du Projet Zéro bidonvilles, la réhabilitation du barrage anti-sel de Guidel qui polarise 17 villages du département, la réfection de la Cathédrale de Ziguinchor, l’agropole Sud d’Adéane, le Programme de valorisation des déchets qui va installer un centre de traitement à Niaguis, l’érection d’un nouvel aéroport aux normes, le programme des lampadaires qui verra les communes de Nyassa, Enampor, Boutoupa, Niaguis et Adéane disposer chacune de deux cents lampadaires, l’électrification de la commune de Boutoupa Camaracounda et la poursuite de l’électrification des villages dans les arrondissements de Niaguis et de Nyassa. Autant de projets et programmes attendus dans le département pour rester dans la dynamique impulsée par le Président Macky Sall depuis 2012.

Que pensez-vous du débat sur le 3e mandat ?

Pour qui est ce un débat ? En tout cas pas au sein de la majorité présidentielle. Par ailleurs, il y a une opposition en mal de projet de gouvernance qui souhaite entretenir continuellement des débats. Plus sérieusement, nous de la mouvance présidentielle nous sommes dans le temps de l’action dans lequel nous invite le Chef de l’Etat qui nous a confié la charge de répondre aux préoccupations de nos concitoyens. Pour moi, il n’y a pas de débat là-dessus.

Où en êtes-vous avec le projet des 100.000 logements sociaux ?

Le projet 100.000 logements connaît des avancées avec l’ouverture de programmes immobiliers à Bambilor, Kaolack, Fatick, Kébémer et Diourbel. Il nous fallait faire des réformes structurantes dans un premier temps, prendre possession des assiettes foncières dédiées au projet sans léser aucune population selon les directives du Chef de l’Etat, sans oublier que nous adressons la demande d’une cible avec de faibles revenus ou irréguliers, et cela nécessite l’engagement des banques pour accompagner les futurs acquéreurs. Aujourd’hui le dispositif est éprouvé, toutes les parties prenantes sont sur les starting-blocks, il ne nous reste qu’à matérialiser la volonté affirmée du Chef de l’Etat de permettre à 100.000 de nos compatriotes d’ici et de la diaspora d’accéder à la propriété dans des conditions de financements innovants, grâce à l’intervention du Fonds pour l’Habitat Social. En outre, le démarrage prochain des aménagements au niveau du pôle de Dagha-Kholpa par la Safru et la redynamisation des coopératives souhaitées par le Président de la République, à travers un accompagnement de nos services, augurent de production de logements à l’échelle en 2023. À ce propos, je me réjouis d’annoncer la signature prochaine du protocole avec la coopérative Sindolaal suite aux instructions données par le Président Macky Sall pour une prise en charge diligente des procédures en cours au niveau des administrations. Il faut aussi se réjouir de l’augmentation de l’indemnité de logement d’une grande majorité des fonctionnaires, qui donne l’opportunité à ces derniers d’accéder à la propriété. Cependant, je peux comprendre l’impatience de nos compatriotes d’ici et de la diaspora, qui ont manifesté un réel engouement pour ce projet. Mais je souhaite les rassurer : toutes les demandes enregistrées seront instruites et les attributions sur la base de l’éligibilité se feront en toute transparence. Je profite de votre tribune pour dire que ce projet ne nécessite aucuns frais d’inscription, aucun apport et l’inscription se fait gratuitement à travers une plateforme.

Vous avez été portée à la tête de la Mairie de Niaguis, une commune qui a connu plusieurs litiges fonciers. Quelle est la situation aujourd’hui ?

Je l’ai dit, bien avant d’être élue maire de la commune et tout au long de ma campagne : la question foncière ne peut pas et ne doit pas être un sujet entretenu sur la place publique à travers des déclarations et des manifestations dans le seul but de diviser les populations. Dès mon installation, j’ai pris des mesures structurelles pour adresser la question foncière de la commune de Niaguis avec la réalisation en cours d’un plan cadastral qui permettra de disposer de la situation réelle et pouvoir ainsi mettre fin aux entreprises de lotissements connues dans le passé et largement dénoncées par les populations. À ce propos, je tiens à rassurer les populations qui nous rapportent aux quotidiens des litiges fonciers. La mairie a pris toutes ses responsabilités sur cette question foncière et usera de tous les moyens légaux pour rétablir les populations dans leurs droits. D’ailleurs, j’ai fait le choix de porter à la tête de la commission domaniale de la commune une femme reconnue pour sa probité et mis en place des cadres de concertations et de règlements des questions foncières. Ces questions doivent et seront réglées dans la plus grande sérénité et ne méritent nullement d’être agitées sur le terrain de l’activisme qui dessert le plus souvent les victimes. Pour moi, les terres de Niaguis ont une vocation agricole, et il serait incompréhensible que nous continuions ces opérations de lotissements, alors que nous avons des projets structurants à accueillir dans la commune, notamment des fermes agricoles, des usines de transformation de nos productions agricoles et halieutiques, la gare départementale des gros porteurs, le centre de traitement des déchets, le futur aéroport de Ziguinchor, le centre de santé de l’arrondissement, des modules de l’agropole, etc… Des raisons évidentes pour moi de ne pas permettre le bradage de notre foncier encore moins de permettre que d’autres puissent avoir des vues d’extension sur les terres de la commune de Niaguis.

Propos recueillis par Mohamed Ndjim

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