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Les guides religieux quasiment abandonnés (Par Papa S. Traoré)

L’interprétation de la notion de croyances n’a jamais perdu sa valeur au Sénégal. C’est une source de réflexion intarissable au pays de << l’étoile verte >>. Cette même source, est comme océan de doute, pacifique chez les cartésiens, mais illusoire, offensif chez les amoureux du soupçon.

La religion considérée comme << fausses croyances >>, selon les philosophes du soupçon. À contrario, elle est pour l’homme de la Teranga,  absolue, parfaite, à fortiori, irréprochable. L’homme de l’extrême ouest Africain est croyant, monothéiste ou polythéiste, quoi qu’il en soit, il est fier de son choix et fidèle heureux de sa croyance.

Au Sénégal, nous avons remarqué un islam dit soufisme, qualifié de sainteté et de spiritualité. << Cet islam est basé sur le Coran et la tradition prophétique au sens spirituel >>. Selon ma modeste pensée. Selon d’autres penseurs : << Le soufisme est un aspect de la sagesse éternelle, universelle, qui s’est incarné dans le corps de la religion islamique >>. C’est aussi << la dimension intérieure, spirituelle de l’islam, et de l’islam sunnite pour l’essentiel>>.

En outre ,<< le soufisme est structuré avec des confréries plus ou moins puissantes >>, affirme Jean-Louis Triaud, historien de l’islam en Afrique. Les confréries sont des voies spirituelles enracinées dans le soufisme. Aussi elles peuvent être qualifiées comme des écoles de formation spirituelle.

C’est en ce sens qu’au Sénégal, force est de constater l’effet sur l’impact de la propagation des confréries. Ce qui parvient à traduire des élites autrement dit des << guides religieux >>, <<guides spirituels>>, en d’autres termes << Marabouts >> : personnalités religieuses Issues d’une famille dite maraboutique dans la réalité traditionnelle et socio-religieuse du pays << du lion rouge a rugi >>.

Deux raisons exigeantes expliquent cet état :

– Raison historique : par ce que l’histoire a clarifié que : ces guides spirituels ont participé au concours de la réussite abondante de l’islam au Sénégal par l’Islam du Soufisme. Mais il est important de noter que ces guides n’ont pas amené l’islam ni en Afrique ni au Sénégal. Cependant , ils ont propagé l’islam un peu partout au Sénégal.

Mais, il faut noter que l’islam existait bel et bien avant l’apparition de ces guides spirituels. Avant cet avènement, déjà, des communautés connaissaient l’islam. C’est à partir du 18e et 19e siècle que des révolutionnaires sortants de l’école du Soufisme Africaine et sénégalaise, qui ont pu marquer l’histoire.

 Les uns ont effectué la révolution par leurs forces intellectuelles, d’autres par leurs forces armées. Comme aussi des guides collaborateurs avec la force politique coloniale. Pour mieux comprendre le contexte interprété au Sénégal, force est de constater deux raisons :

– Raison administrative : Certains guides spirituels entretenaient avec l’autorité coloniale, des étroites relations telles que les politiques, les économiques et administratives.

Ce qui a amené une organisation socio-religieuse du pays avec des Leaders pour chaque famille religieuse.

C’est à partir de l’ex président poète Senghor que cet ancien leadership devienne un pouvoir dit spirituel. Des leaders d’opinion et régulateurs sociaux particulièrement au temps de l’ex président Abdou Diouf, successeur du poète visionnaire.

Au temps de Wade, Président successeur des deux régimes opposés, ces guides religieux sont devenus les bénéficiaires primordiaux de la démocratie. Ce qui faisait fleurir le pouvoir spirituel et trouve sa place absolue dans le pouvoir décisif. Maître Wade, sous son règne, beaucoup de guides spirituels accumulaient des privilèges immenses. Standard du pouvoir spirituel très remarquable.

À l’heure actuelle, l’actuel président Sall, pourtant le pouvoir spirituel est bien en exercice, mais les contextes chamboulés ne donnent plus raison à  l’opposition des faits. Ces derniers approuvent, une désobéissance inimaginable, une démystification réelle et un divorce incontestable entre certains guides spirituels et certains fidèles compagnons.

Par conséquent, le divorce entre les disciples et le pouvoir spirituel, prise de conscience et de contestation, démystification de certains guides confrériques, progressent de plus en plus. Une nouvelle page de l’histoire est sans nul doute.

Peut-on penser à une fin de règne des religieux ?

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