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La responsabilité de l’État n’est pas à écarter* Oumar Guèye

Cette année encore la situation de Keur Massar a cristallisé les attentions avec les inondations. Pourtant, grâce au programme déroulé par le Gouvernement, les conséquences ont été amoindries. Le Ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement du territoire, Oumar Guèye, étant la tutelle technique de l’Agence de développement municipal, maître d’ouvrage du Programme de gestion des eaux pluviales et d’adaptation aux changements climatiques, a été le plus présent sur le terrain des inondations à Keur Massar. Dans cette interview, il revient sur ce plan lancé en 2012 alors qu’il était Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, les différentes actions de l’État pour régler le problème des inondations.  

Propos recueillis par Oumar NDIAYE et Eugène KALY (Texte) et Moussa SOW ( Photo) (Le SOLEIL du mercredi 15 Septembre 2021)

Vous étiez Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement lorsque le Plan décennal de lutte contre les inondations a été lancé. Aujourd’hui quel bilan tirez-vous de la mise en œuvre de ce plan ? 

En 2012, le Chef de l’État Macky Sall, suite aux fortes pluies enregistrées sur l’ensemble du territoire national, avait présidé un Conseil présidentiel sur les inondations. Cela avait abouti à un Plan décennal de lutte contre les inondations de 2012-2022, avec plusieurs phases. Une phase d’urgence de 66 milliards de FCfa, une phase court terme de 450 milliards de FCfa et une phase long terme de 250 milliards de FCfa. Ces différents montants cumulés donnent 766 milliards de FCfa destinés à juguler les problèmes des inondations. Le Plan décennal de lutte contre les inondations n’a pas pour but de faire disparaître complètement les inondations qui dépendent de plusieurs facteurs, notamment de la pluviométrie. Nous pouvons dire, sans nous tromper, que les zones où ce plan est déroulé ne subissent plus les conséquences. Nous pouvons citer des exemples tels que Dalifort, notamment la cité Soleil, Médina Gounass, les quartiers Ouest-Foire sur la Rn1 vers Philippe Maguilène Senghor, entre autres. Même à Touba, le système avait bien fonctionné. Cette année, le phénomène qui s’est produit est dû à une injection d’une quantité importante au bassin de Keur Niang qui n’a pas pu contenir les eaux. Ce qui pose la problématique du respect du dimensionnement des ouvrages. Quand un ouvrage est dimensionné pour recevoir mille mètres cubes d’eau, s’il reçoit deux mille mètres cubes, il va déborder. C’est ce qui s’est passé à Touba et le Gouvernement est en train de prendre toutes les dispositions pour régler le problème avec la réaction rapide du Président de la République Macky Sall qui a dépêché les Ministres de l’Intérieur et de l’Eau et de l’Assainissement pour une solution urgente afin de sortir de Touba des eaux.  

À côté, d’autres programmes ont été déclinés et exécutés. À la dernière évaluation, nous étions à un taux d’exécution de l’ordre de 66 % de réalisation. À cela s’ajoute un programme particulier de Progep 2, le Programme de gestion des eaux pluviales et d’adaptation aux changements climatiques qui est en train d’intervenir à Keur Massar avec l’Agence de développement municipal (Adm). Un travail important est en train d’être exécuté dans un phasage rapproché parce que le Président Macky Sall s’est rendu à Keur Massar le 17 septembre 2020 et avait fait deux annonces importantes. La première est de faire de Keur Massar un département. Cela a été fait. Le préfet a été nommé ainsi que les trois sous-préfets. Le Chef de l’État avait dit qu’il allait demander au Gouvernement de mettre en œuvre le Progep 2 dans sa phase d’urgence. J’insiste sur le mot urgence parce que le Progep 2 est plus étendu. Il va intervenir dans les départements de Keur Massar, de Mbour, de Saint-Louis, de Diamniadio, entre autres localités. Sa phase d’urgence de 15 milliards de FCfa est en train d’être exécutée. Nous l’avons éprouvé pendant les dernières pluies. Si vous allez à Keur Massar, vous constaterez que beaucoup de quartiers ont été libérés. 

Comment peut-on expliquer les inondations à Keur Massar ? 

Lorsqu’il pleut, il y aura de l’eau. Mais le défi, c’est son évacuation dans un temps normal. Lors de la dernière forte pluie, nous avons un cumul de 205 millimètres en une semaine et il a fallu trois jours pour évacuer cette eau. Il y a quelques poches difficiles que nous traitons avec la Brigade des sapeurs-pompiers et des entreprises. De manière globale, les eaux sont évacuées et nous sommes confiants sur le fonctionnement du dispositif. Nous savons tous qu’il y a ces fameux 250 mètres qui restent pour la connexion. Mais l’un dans l’autre, nous sommes confiants et quand il va pleuvoir, l’eau sera évacuée dans un temps acceptable. C’est la raison pour laquelle vous n’avez pas vu à Keur Massar des pirogues ni des zodiaques comme l’année dernière.    

Le Plan Orsec a été lancé il y a quelques jours. Pouvez-vous faire le point sur sa mise en œuvre ? 

Le Plan Orsec est sous la supervision du ministre de l’Intérieur. Il est le plus indiqué pour faire la situation. Mais de manière générale, nous pouvons dire que ce plan s’exécute correctement sur l’ensemble du territoire national parce qu’il n’est pas seulement pour le département de Keur Massar ni pour une région particulière. Il a été lancé pour l’ensemble du pays.    

De façon concrète, quels sont les effets positifs des opérations de pompage à Keur Massar ?

Le Progep 2, il faut bien comprendre comment il a été conçu. C’est un projet intégrateur qui ne s’occupe pas seulement de drainer les eaux. Quand le Progep 2 sera fini, il aura une partie drainage des eaux et une autre partie aménagement avec des rues qui seront pavées et des canalisations. Des espaces verts vont être aménagés, tout comme des aires de jeux. Je vous invite à aller dans les zones comme Dalifort pour voir le Progep 1 qui a été une réussite. C’est la raison pour laquelle le Président Macky Sall a décidé de mettre en place le Progep 2 qui est évalué à plus de 172 milliards de FCfa. La phase d’urgence est de 15 milliards de FCfa. Cette phase d’urgence consiste à deux choses : la réalisation de tranchées, la canalisation de très grandes dimensions avec 3 mètres de large sur 1,5 mètre de profondeur parce que ces canalisations sont enterrées. Si l’on prend l’ensemble des canalisations, on tourne autour de 10 kilomètres à faire en urgence. Ces canalisations seront interconnectées avec de très grands bassins. Si vous allez par exemple dans la forêt classée de Mbao, vous verrez de très de grands bassins qui sont au nombre de cinq. Ces bassins ont des capacités importantes. Par exemple, il y a un bassin réalisé sur 1 hectare avec 3,5 mètres de profondeur. Cela fait une capacité de 35 000 mètres cubes. Ces ouvrages vont capter une partie des eaux drainées qui se déversaient dans le marigot de Mbao pour éviter que cela n’impacte négativement les populations de Mbao. Ainsi dans le concept, on draine les eaux vers les bassins de stockage, des relais ou bassins tampons et on libère ces eaux pour aller vers le marigot de Mbao. C’est une régulation pour éviter que l’eau arrive en même temps dans ce marigot. Ce travail sur le réseau de drainage et les bassins est quasiment terminé. Il reste deux bassins à faire sur les six. En amont, les quartiers difficiles qui avaient cristallisé toute l’attention des populations l’année dernière sont Camille Basse, Unités 3, 9, 14, 20, 22 des Parcelles assainies de Keur Massar.  

Est-ce qu’il y a une amélioration sur ces sites ? 

Toutes ces zones étaient inondées et difficiles l’année dernière et les sapeurs-pompiers utilisaient des pirogues pour sortir les populations de leur maison. Pour la phase d’urgence, le Gouvernement a mis en place un dispositif de pompage des eaux de telle sorte que les eaux sont pompées et évacuées vers les grandes canalisations. L’année dernière, nous n’avions pas d’exécutoire. Cette année, nous en disposons. C’est la raison pour laquelle beaucoup de quartiers de Keur Massar sont libérés des eaux. Si vous allez dans les quartiers comme Darou Rahmane, Cité municipale, la Linguère à Keur Massar, vous constaterez que ces quartiers sont libérés des eaux grâces aux canalisations. La conception des canalisations est faite de telle sorte que la nappe est rabattue grâce au fonctionnement des canalisations. Malgré tout, il y a des quartiers difficiles. Il s’agit des quartiers de l’unité 3, 9 et 14 des Parcelles Assainies. Quand il pleut, il aura de l’eau dans ces quartiers qui sera évacuée au bout deux à trois jours. Au moment où je vous parle, si vous allez à Keur Massar, dans la plupart des quartiers, il n’y a plus d’eau. C’est cela le sens de ce projet. Quand il sera fini, il y aura un nouveau visage de toutes ces zones avec des pavés et des aménagements. 

Au Sénégal, les populations habitent sans assainissement. Est-ce après avoir réglé le problème de Keur Massar, les nouveaux quartiers comme Almadies II ne connaîtront pas le même sort puisque ces zones n’ont pas de canalisation ni d’assainissement ?   

Le Progep 2 sera mis en œuvre dans toutes ces zones. Mais la question est importante. Pourquoi les gens habitent dans ces zones alors qu’ils ne devraient pas y habiter ? En réalité, l’assainissement devait précéder l’habitat. Mais au Sénégal, malheureusement, il faut le reconnaître et le déplorer, l’assainissement a toujours été un parent pauvre. Les responsabilités sont partagées. Les populations cherchent un toit. Dès qu’une personne a une parcelle, elle construit avant de se poser la question de savoir s’il y a un assainissement, l’eau et l’électricité. La responsabilité de l’État n’est pas à écarter. Quand on dit Parcelles Assainies, les gens viennent acheter des parcelles auprès des services de l’État. Cela veut dire que ces parcelles devaient être assainies. Cela n’a pas été le cas. Ces parcelles ont été remblayées. Les populations habitaient sans problème parce qu’on était dans une période de sècheresse. Aujourd’hui, avec les changements climatiques, nous assistons à un retour des pluies. L’eau reprend sa place. À la vérité, la moitié de la région de Dakar est une zone non aedificandi. Nous avons regardé les cartes qui datent d’avant les indépendances et nous nous sommes rendu compte que partout où il y a des inondations, il y avait des cours d’eau et des marigots. 

La région de Dakar a un sol hydromorphe, c’est-à-dire beaucoup d’eaux qui affleurent. Avec des habitations et des lotissements non organisés, l’eau cherche coûte que coûte à trouver son chemin. Lorsque vous prenez l’exemple d’Ouest-Foire et de Philippe Maguilène Senghor, il y avait une rivière qui passait dans la zone et qui s’appelle le Way Guedj. Aujourd’hui cette rivière cherche à se reconstruire. C’est ce qui est normal. C’est un peu comme cela à travers le pays et cela crée des inondations. Cela pose la problématique de l’aménagement du territoire qui est un point important. 

Le Président Macky Sall a pris à bras-le-corps cette question. Nous avons maintenant le Plan national d’aménagement et développement du territoire où toutes les zones du pays ont été étudiées. Nous savons avec précision les zones où il ne faut pas habiter et celles inondables. Nous avons cartographié et dédié à chaque zone une vocation. Il s’agit des zones à vocation agricole, touristique, d’élevage, de pêche.Les futurs projets dans les 5 voire 15 prochaines années en termes de chemins de fer, de routes, d’autoroutes, de ports, d’aéroports, entre autres. Nous avons aussi une idée des lycées et des universités à construire. Nous avons une planification spatiale de toute de l’étendue du territoire. Ce plan est important. Maintenant, tous les ministères doivent se référer à ce Plan national de développement de l’aménagement du territoire pour la mise en œuvre de leurs projets.   

En plus de la construction des ouvrages, peut-on s’attendre au relogement des sinistrés comme ce fut le cas pour les habitants de Djeddah Thiaroye Kao ? 

Il y a deux programmes de relogement par le passé. Il y a d’abord Jaxaay qui n’a pas fait l’objet d’une étude approfondie. Si vous allez à Jaxaay, les unités 14 qui sont plus loin sont inondées alors que l’objectif était de sortir les populations des inondations. Aujourd’hui, la grande partie de Keur Massar qui est inondée, c’est Jaxaay avec des zones difficiles. Tirant les conséquences de tout cela, le Gouvernement a mis en œuvre un deuxième projet « Tawfekh » qui est dans la zone de Niague et Tivaoune Peul. Plus de 2.000 personnes ont été sorties des eaux et jusque-là elles ne connaissent pas d’inondations. Mais il faut faire en sorte que le drainage gravitaire fonctionne et que les eaux soient déversées dans les canalisations avant d’être évacuées vers le marigot de Mbao.Les populations de Keur Massar, Jaxaay et ailleurs qui sont dans les eaux sont nombreuses. S’il faut les sortir et les installer ailleurs, cela risque de poser problème. En réalité, le Président Macky Sall, dans la mise œuvre du Plan décennal de lutte contre les inondations, est en train de mettre en œuvre des projets structurants. L’objectif, c’est de sortir tous les quartiers concernés des eaux même s’il faut le souligner, les inondations dépendent des quantités d’eaux recueillies. Vous avez vu ce qui s’est passé en Allemagne, en Belgique, en Indonésie, en Chine, aux États-Unis, entre autres. Pourtant, ce sont des pays développés qui n’arrivent pas face à cette force de la nature qui vient bouleverser et emporter les maisons. Au Sénégal, nous ne souhaitons pas en arriver là.     

À part Dakar, les inondations sont récurrentes à Touba. Est-ce que le Gouvernement va poursuivre la construction des ouvrages ? 

L’État a déjà construit des ouvrages pour les régions. À Touba, le Président a mis œuvre un projet de plus de 9 milliards de FCfa pour la construction des canalisations. Avant, il y avait des canalisations d’épaisseur très faible. Le projet mis en œuvre par le Gouvernement autour de la Grande Mosquée de Touba, en passant par le marché Ocass, en allant vers le bassin Keur Niang et évacuant vers le bassin terminal de Darou Rahmane, ce sont de grandes canalisations. Ce sont des gros ouvrages enterrés qui permettent de traiter plusieurs zones de Touba. Malheureusement à Touba, on a déversé beaucoup d’eau et le bassin de Keur Niang a débordé. Mais les travaux d’urgence vont être mis en œuvre à Touba et sont évalués à plus de 6 milliards de FCfa. Nous avons un plan d’assainissement de plus 20 milliards de FCfa pour permettre le drainage et le traitement des eaux usées. Dans les autres villes comme Kaffrine, il y a un programme important qui commence à donner des résultats. Un grand bassin est construit à Kaffrine et est presque terminé. Son rôle sera de recueillir les eaux pour éviter des inondations dans la ville et les localités environnantes. Des ouvrages ont été réalisés dans des zones comme Bambey, Kaolack, entre autres, pour lutter contre les inondations. Le Gouvernement est en train de trouver des solutions aux inondations qui constituent une menace à cause du climat parce que la terre se réchauffe à cause de l’Homme.  

Plusieurs ministères et services interviennent dans la gestion des inondations. À quand la mise en place d’un cadre harmonisé d’intervention ? 

De manière générale, la gestion des inondations est du ressort du Ministère de l’Eau et de l’Assainissement. Mais il y a des projets spécifiques qui concernent les agences et des structures qui sont sous la responsabilité de plusieurs ministères. Le Progep 2 est exécuté par l’Agence de développement municipal qui est sous tutelle technique du Ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement du territoire. Le ministre doit savoir ce qui se passe pour pouvoir rendre compte et impulser surtout la phase d’urgence de ce projet. D’autres structures agissent sur ces questions. Quand l’Ageroute fait une route, elle doit faire de l’assainissement, l’Apix fait de l’assainissement, de même que Promovilles. Tout cela est coordonné de manière logique dans le Gouvernement. Ce qui est important, c’est le résultat final par rapport au délai fixé. La phase d’urgence du Progep 2 est de 12 mois et le projet a démarré en février. Nous sommes à 7 mois d’exécution. Les travaux de la phase d’urgence ne sont pas encore terminés. Les entreprises sont dans les délais.Nous les avons mis une pression et au bout de six mois, nous avons pu avoir des ouvrages opérationnels pour pouvoir drainer les eaux. 

Le Président de la République souhaite un audit du plan décennal de lutte contre les inondations. Qu’en pensez-vous ? 

Quand on parle d’audit, beaucoup de personnes pensent que c’est parce que ça n’a pas bien marché. C’est une bonne chose d’aller en profondeur, de regarder tous les investissements, de pouvoir les situer dans l’espace et dans le temps. L’audit fait partie de la marche normale d’un État. Au Sénégal, chaque fois qu’on parle de l’audit ou de l’inspection, les gens pensent que c’est pour sanctionner ou il y a des choses qui ne se sont pas bien passées ou des malversations. Le Président de la République doit envoyer une Inspection générale de l’État, là où il pense que c’est nécessaire. Pour ce cas précis, la décision du Chef de l’État est une bonne chose. Un Gouvernement doit savoir exactement ce qui s’est passé et éclairer la population sur la nature des travaux exécutés. 

Il y a eu dernièrement une polémique sur le respect des délais et des cahiers de charges de certaines entreprises intervenant à Keur Massar. Qu’en est-il ?     

Il nous appartient de regarder de très près ce qui se fait dans ce projet. C’est un projet qui doit être exécuté en urgence. Dans l’urgence, nous avions demandé aux entreprises de faire en sorte que les délais soient raccourcis, mais il y a un délai contractuel. Quand une entreprise soumissionnaire donne un délai d’exécution, s’il n’est pas respecté, on peut dire qu’elle est en retard. Si l’entreprise fournit le matériel tel que préconisé dans le cahier des charges et dans le marché, il n’y a aucun problème. Les entreprises contractantes sont dans les délais. Mais nous avons demandé à ces entreprises de les raccourcir à cause de l’hivernage. C’est la raison pour laquelle nous avons mis la pression sur ces entreprises afin qu’elles livrent à temps les chantiers. L’État ne s’est pas arrêté là. À travers les moyens disponibles au niveau de la Brigade des sapeurs-pompiers et l’intervention du Ministère des Collectivités territoriales, nous avons apporté notre contribution pour permettre à ce que les premières pluies puissent trouver un dispositif quasi opérationnel d’évacuation des eaux. Mais il est évident qu’avec l’Agence de développement municipal et le Ministère des Collectivités territoriales, nous avons un regard sur la nature du matériel livré, sur la qualité et la quantité. Le moment venu, tout cela sera sur la table du Président de la République. 

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