Les responsables Apr de Sédhiou et les enseignants de l’Apr se sont récemment illustrés par des scènes de violences qui tendent à devenir récurrentes au niveau du parti présidentiel. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?
Nous ne pouvons que condamner ces deux actions posées par les responsables de l’Apr. Pour le cas des responsables de Sédhiou, il est clair qu’on n’a pas besoin de faire des bousculades devant le président de la République pour se positionner. Ces comportements méritent une réflexion par rapport à ce parti sur la question du positionnement des responsables. C’est d’ailleurs ce qui est à l’origine de la bagarre au niveau des enseignants. Chacun veut être au-devant de la scène pour attirer l’attention du président de la République mais c’est des démarches à condamner. Il ne faut pas descendre aussi bas, aller dans les caniveaux, insulter, faire dans l’invective, dans l’irrévérence. Nous devons faire de la politique autrement. Aller dans la bagarre des idées, dans l’argumentaire, au lieu d’aller vers la bagarre verbale. Je suis enseignant de l’Apr. J’ai toujours milité dans le réseau des enseignants mais nous somme déshonorés. L’enseignement en général est déshonoré par ce comportement. Le président de la République ne mérite pas cette situation-là. Ces comportements doivent nous pousser à réfléchir sur le mode de recrutement des enseignants. Il faut aller vers la réflexion sur les réformes qui doivent exister dans le système éducatif. Quel type d’élèves peuvent former ces enseignants qui s’étaient donné en spectacle ? Il faut intégrer une enquête de moralité pour garantir la probité morale. Nous proposons au ministère de l’Education nationale d’ajouter l’enquête de moralité pour le recrutement des 5000 enseignants récemment annoncé.
Pourquoi maintenez-vous une structure parallèle, en l’occurrence le Cercle des Enseignants Républicains pour la Réussite de Macky Sall (Cerma) ?
Le Cerma se positionne comme l’alternative au réseau des enseignants de l’Apr. Nous sommes un cadre de proposition, de réflexion, et de vulgarisation des réalisations du président de la République contrairement à cette structure qui n’est que dans des questions de positionnement et autres. Nous avons fait un maillage national, nous sommes présents dans les 45 départements et dans toutes les communes de ce pays. Dans chaque département nous avons un bureau organisé et qui fonctionne, contrairement à ce réseau. Nous nous sommes démarqués parce que dans ce réseau les gens ne parlaient que de sous, que de positionnement. Les gens ne pensaient pas aux enseignants. Cette question de leadership ne mérite pas d’être posée parce que nous sommes dans un parti où la coordination des structures est une fonction nominative, pas une fonction élective. Donc on n’avait pas besoin de tout ce tohu-bohu. Les enseignants doivent faire confiance au président de la République. Les enseignants doivent travailler pour régler la question pédagogique au niveau du système scolaire. Les enseignants doivent réfléchir sur les réformes des contenus même des apprentissages pour qu’on puisse avoir un contenu en adéquation avec nos réalités. Nous devons être une force de réflexion mais aussi nous devons travailler à vulgariser les réalisations que le président de la République est en train de faire au niveau du système scolaire. En définitive nous lançons un appel au chef de l’Etat parce que cette situation léthargique est due à son mutisme. Nous lançons un appel au chef de l’Etat pour qu’il puisse prendre ses responsabilités et choisir un coordonnateur pour son réseau des enseignants. Une personne digne, d’une bonne moralité, qui a les compétences et qui dispose de la confiance des enseignants.
La Cour de Justice de la Cedeao demande l’annulation du parrainage à la présidentielle. Qu’en dites-vous ?
Nous sommes un pays indépendant. Nous avons nos juridictions qui sont indépendantes. La Cedeao n’a pas à nous donner des instructions. Même si nous avons ratifié tous les traités, cela ne veut pas dire que c’est à elle de nous donner une orientation par rapport à une manière d’organiser nos élections. La Cedeao n’est pas une juridiction qui peut condamner notre pays. Nous sommes un pays libre et indépendant qui a les voies et moyens d’organiser des élections souveraines et transparentes. Aujourd’hui ce qu’il y a lieu de dire c’est que le parrainage nous a permis de régler beaucoup de questions par rapport aux candidatures. Maintenant si des gens nous disent qu’il y a lieu de parfaire nous sommes ouverts à toute discussion en ce sens. Mais nous demander de l’enlever de nos textes c’est être trop prétentieux. Et la Cedeao ne doit pas être prétentieuse. Cela ne remet en rien la légitimité et la légalité de l’actuel mandat du président de la République. Un mandat est conféré par un peuple. Le peuple l’a élu à 58,27%. Sa réélection ne jouit d’aucune ambiguïté. Il entame son premier quinquennat et nous devons travailler pour qu’il puisse réussir ce quinquennat. Là est la question.
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