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Fatou Kandé Senghor rend un hommage mémorable à Ndoye Douts

Boy gueule-tapée, Boy Diander, Ndoye, Doud Ndoye, Douts,
On s’était déjà dit au revoir.
Notre ami, frère, camarade de tout, a construit « un bahut » dans son village Diender. Lui le jeune artiste qui a grandi avec tous ses repères du terroir malgré sa passion pour l’urbanité. Il voulait que son art serve à la terre de sa famille. Tout un édifice pour les savoirs, pour que plus jeunes que lui n’aient plus à partir à Thiès pour poursuivre le lycée. Qu’y a-t-il de plus noble que cela. Douts a construit cela avec l’argent de son art dans son village natal.
Douts ; Il a aussi pensé à nous les artistes en construisant une résidence d’artistes. Les arbres fruitiers ont grandi en même temps que les murs. En live on a assisté à l’achat du marbre des escaliers, en live on a vu le premier jet d’eau de la piscine. Toujours à Diander. Et moi je n’y ai jamais mis les pieds. Cette résidence je l’ai nommé SARABA tant DOUTS y ramenait du bonheur en vue de nous y recevoir. J’ai attendu trop longtemps NDOYE, pardonne moi.
« DOUTS, CHEIKHA et moi » c’est la photo que je cherche depuis ce matin et que je ne trouverai pas. Mon chagrin est grand.
Sa chambre dans une famille à la Gueule tapé où il épousera une des filles de la famille, son apart à panam, des lieux où je l’ai vu s’épanouir, des artistes fascinants comme PI NIANG, SOLY CISSE, GRAND-PÈRE, KHADIDIATOU SOW, FALLY SOW SENE, ces grands artistes que j’adore grâce à DOUTS. La liste de nos « grands » que l’on a tant admiré s’allonge, ceux partis, ceux qui sont encore là comme moi, toute ma ville créative est liée à notre ami. Où trouverons nous quelqu’un comme DOUTS.
On s’était déjà dit aurevoir, je m’en rends compte. Chaque pièce de ma maison porte une trace de sa peinture. On a pas fait de debriefing de son séjour au japon, pas une requête spéciale de kimono, rien, « dem si jam, gnibissi si diam » (partir et revenir en paix) : nos derniers mots.
C’est l’heure. 15h. tu retournes vers le tout puissant. Je n’ai pas le souffle pour m’y rendre.
Until we meet again, my friend. I LOVE U.

Fatou Kandé Senghor

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