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Compétition électorale du 23 janvier 2022 : Pourquoi Me Malick Sall s’est retiré

Au Sénégal où les différents ministres de la justice, depuis Gabriel d’Arboussier jusqu’à Me Sidiki Kaba, n’ont pas directement participé à une compétition électorale locale, l’actuel Garde des Sceaux Me Malick Sall, qui s’est retiré de la course à la mairie d’Ogo, ne pouvait pas faire exception à la règle

En tant que Garde des Sceaux, le Ministre de la Justice, dans le respect de l’indépendance du pouvoir judiciaire, est celui qui est chargé de préparer et mettre en œuvre la politique définie par  l’Etat dans le domaine de la justice, notamment l’organisation et le fonctionnement du service public de la justice ainsi qu’en matière d’éducation surveillée. Avec cette posture, même si aucune disposition ne l’empêche, le fait qu’il ait  autorité sur les parquets et a le rôle de veiller à la cohérence, à la légalité et à l’application de tous les textes comportant des dispositions en matière pénale ou civile, ne plaide pas sa participation  directe à une compétition électorale. En visitant l’histoire de la République du Sénégal, nous avons appris que les anciens ministres de la justice, Gabriel d’Arboussier   (1960-1962) ;

Andre Guillabert (1962-1963) ;

Alioune Badara M’Bengue (1963-1968) ;

Abdourahmane Diop (1968-1971)

; Amadou Cledor Sall (1972-1974) ;

Alioune Badara M’Bengue (1974-1983)

Doudou N’Doye (1983-1985)

Abu Bakar Kamara (1984-1985)

Seydou Madani Sy (1986-1990)

Serigne Lamine Diop (1990-1993), n’ont pas directement pris part à une compétition électorale locale en tant que candidat. L’unique cas d’un ministre de la justice, qui a posé sa candidature à une élection de mairie, est Jacques Baudin, qui fut ministre de la justice du Sénégal de  (1993-1998). Si son successeur Serigne Diop (1998-2000) a eu une forte position politique en tant que second du Pds, il n’a pas été candidat à une élection en étant Garde des sceaux. Idem pour

Mame Madior Boye (2000-2002) qui sera remplacée par

Serigne Diop (2002-2006).

Chiekh Tidiane Sy[ (2007-2009) ;

Madicke Niang (2009-2011)

Chiekh Tidiane Sy encore (2011-2012) ;

Aminata Touré (2012-2013)

Sidiki Kaba (2013-2017)

Ismaila Madior Fall (2017-2019), aucun d’entre eux n’a fait exception à la règle. Si à Ogo, Me Malick Sall, grâce à ses nombreuses actions sociales, était en pole position pour gagner la mairie, sa fonction de ministre de la justice et le rôle d’arbitre qui incombe aux services qui sont sous son autorité dans le cadre du contentieux électoral, ne militent pas en faveur de sa participation au scrutin du 23 janvier prochain. Que ce soit à Ogo, Ouorossogui ou Matam où  il s’est fait une forte base politique, sa consigne devrait profiter aux candidats de sa préférence. Avant d’être ministre de la justice, Me Malick Sall se distinguait par des actions en faveur des habitants du Fouta et d’ailleurs.  Qu’il s’agit de l’appui et la formation des groupements de femmes, le logement  des étudiants, la prise en charge de certains cas de malades de la région de Matam, la construction d’école, les subventions aux mosquées ainsi qu’aux associations sportives, culturelles….font de Me Malick Sall, la personne qui s’est la plus distinguée au Fouta en terme de bienfaits envers les populations.

Vaste contentieux post scrutin  Pour rappel, dans cette élection qui est fixée au 23 janvier prochain, après la    prolongation du mandat des élus locaux, le contentieux post scrutin est déjà très vaste. Si le nouveau code électoral comporte 25 points de consensus, avec un changement important notamment : l’élection au suffrage universel direct pour les maires et l’abandon du système de parrainage pour les élections locales, le dépôt des listes a créé une vive polémique et la saisine de la justice. Yewwi Askan Wi en souffre.   Gueum Sa Bopp, qui est une coalition de l’opposition regroupée derrière Bougane Gueye , s’est retrouvée dans certaines localités avec des listes rejetées. Ses responsables  qui ont saisi la Cour d’appel puis la Cour suprême, en veulent au préfet de Dakar de leur avoir refusé de consulter le dossier qu’ils avaient remis à la commission afin de procéder aux correctifs nécessaires.

Tribune

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