Aminata Tourè vient de publier chez L’Harmattan un ouvrage consacré au procès de l’ancien Président tchadien Hissène Habré jugé à Dakar pour crimes contre l’humanité par les Chambres extraordinaires africaines. L’ouvrage est intitulé « La justice sénégalaise et les crimes internationaux au tchad 1982-1990 : Contribution africaine à l’avancée du Droit Pénal International ». Il aborde notamment les règles processuelles adoptées pour instituer les Chambres africaines extraordinaires et traduire en justice un ancien Président dans un pays où il bénéficiait d’un statut de réfugié politique. Selon le quotidien Tribune, Aminata Touré apporte un éclairage à plusieurs questions. Comment et sur quels éléments (témoignages des individus, enquêtes, archives, société civile, Ong internationales) le dossier de l’accusation s’est constitué ? La défense a-t-elle pu mobiliser l’ensemble des moyens disponibles pour défendre l’accusé ? Peut-on décliner une posture équidistante dans cette confrontation, à la lumière de la monstruosité des faits avérés qui incriminent l’ancien Président du Tchad, qui vont au-delà du délictuel et s’apparentent fort bien à des crimes contre l’humanité ? Quelle doit être la posture du chercheur ? À ces questions, il faut ajouter la dimension politique de ce procès, avec le soutien des États membres, et en particulier l’engagement du Président Macky Sall qui a instruit son ministre de la Justice de l’époque de conduire la mise en place des Chambres extraordinaires pour la tenue de ce procès inédit en Afrique. Dans l’entendement d’Aminata Touré, « il s’agit désormais de travailler dans le sens de la consolidation de cet arsenal juridique, pour en faire un instrument encore plus légitime de lutte contre l’impunité, les violations des droits humains et les crimes de guerre en Afrique ». Aminata Touré postule que l’Afrique a apporté une contribution importante au droit pénal international à travers la tenue de ce procès organisé par l’Union Africaine et l’Etat du Sénégal. Se confiant à l’éditeur, elle laisse entendre que « l’Afrique qui a toujours été perçue comme la terre de toutes les impunités a montré qu’elle pouvait organiser un procès aux standards internationaux et délivrer une justice équitable ». « Il était important selon elle que l’on puisse retracer le parcours et les différentes procédures qui ont conduit à ce procès historique. « Ce procès a montré que l’Afrique pouvait juger des faits qui se sont tenus sur son sol et n’avait pas nécessairement d’exporter sa justice ou de la sous-traiter et cela est important » déclare-t-elle. Dans cet esprit, elle souhaite que les générations présentes et celles qui suivent puissent s’inspirer de cette contribution au droit pénal international pour que l’Afrique devienne souveraine sur tous les plans ajoute Tribune.
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