« Quand la bêtise gouverne l’intelligence est un délit »
C’est de Henry De Montherlant, romancier, essayiste et dramaturge français (1895 – 1972). Quant à cet autre dramaturge qui n’est autre que l’acteur principal de son propre film et producteur de méga production politique c’est Macky Sall. Même s’il n’est plus précurseur comme les siens du 2ème quinquennat déguisé en 3ème mandat, ni candidat autorisé selon ses vues et lecture de la Constitution à compétir pour cette élection présidentielle. Mais sachant en tant que fin politicien qu’il ne va pas déroger à la règle du passage de témoin le 02 avril prochain, il a créé un imbroglio politique préparé de longue date et dont seuls les naïfs du sérail de l’opposition ont pu croire à la date du 25 février comme jour du scrutin quand tout était fait pour en éliminer Ousmane Sonko, réaffirmant par là, la possibilité sans aucun doute de la tenue du scrutin. Le scénario s’est joué, jusqu’au bout, de tous les acteurs, même les juges constitutionnels embarqués sans le vouloir dans cette cacophonie politico-juridique. De ce fait, le Parlement enrôlé depuis l’entame, et la justice mise sous botte par la compromissions de hauts magistrats, il ne reste plus qu’à piper les dès en simulant un report sine die de l’élection, sous prétexte fallacieux de la plainte introduite de Wade Fils contre deux juges constitutionnels qui auraient reçu de l’argent du Premier ministre et candidat du parti au pouvoir, Amadou Bâ, pour commanditer de manière fast-track une commission d’enquête -« extra »- parlementaire de complaisance et qui finira en caca boudin comme à l’accoutumée au sein d’un hémicycle déconfite et balafrée institution et lieu d’expression du pouvoir légitime du peuple souverain.
C’est d’ailleurs ce peuple incité, gazé, réprimé, provoqué, bousculé, martyrisé, offensé et brimé qui a aujourd’hui le dernier mot pour le coup de pied à mettre à cette fourmilière politique des ni contre ni pour mais tous opposés les uns aux autres dans un méli-mélo indescriptible qui n’a rien à voir avec le chaos perpétré par son chef d’État contre lui et son leader charismatique qui avait déjà averti sur cette issue finale que serait une élection sans sa participation ou de l’un de ses poulains, Bassirou Diomaye Faye en l’occurrence.
Seulement ce qu’eux tous oublient c’est qu’ils ont à faire à un monstre politisé à souhait et qui n’a rien d’un politique bon chic bon teint.
Parce que non seulement il va se déclarer « légaliste » jusqu’au bout dans son message à la nation de ce jeudi 22 février ; mais aussi, en disant à mots voilés, qu’il est soumis à la décision des sages d’annuler son décret d’ajournement de l’élection présidentielle à date proche de ce 25 février 2024. Ce qui paraîtrait une bonne chose à l’avenant pour ramener son crédit confiance à niveau de ses opposants adulés, afin de se donner les coudées franches sans être franc du collier. C’est ainsi qu’il dira ou qu’il a dit après cette sortie médiatique devant trois confrères et une consœur qu’il n’a encore fixé la date de l’élection compte tenu du dialogue à initier, avec ou sans Sonko, de ce lundi 26 février 2024. Allant même jusqu’à dire : « Il n’y aura pas de successeur tant qu’il n’y aura pas élection », dixit.
Mystère et boule de gomme. Questions : quel(le)s sont ceux et celles qui seront d’accord avec cette nouvelle date signant un autre fait accompli dans le sillage de la kyrielle d’irrégularités constatées vices de formes et anomalies de toutes sortes dans la conduite de ce processus électoral depuis les deux derniers dialogues initiés ? Quel(le)s sont ceux et celles qui voudront bien challenger avec lui pour un bout de chemin encore d’ici la tenue du scrutin présidentiel ? À ces deux questions l’opinion reste perplexe et sceptique, car son droit de vote à date fixe et connue du scrutin a été usurpé par des apparatchiks véreux et voraces qui ne cherchent qu’à conserver leur fromage au bec en toute impunité sans rien craindre des foudres de dame justice et de l’Ofnac.
À ce propos, bien évidemment, ils sont une multitude qui n’équivaut pas les 17 millions de Sénégalais représentés dans le fichier électoral en électrices et électeurs identifié-e-s ou manquant dans les fichiers informatiques dissemblables ou ressemblants au détail près avec de graves et mêmes erreurs jamais épurées du fichier organique et original en question.
Même le Premier ministre Amadou Bâ, pourtant leur candidat mais des plus combattus par les membres de l’entourage présidentiel et les sbires et spin doctors de la doctrine du parti présidentiel et de sa coalition parlementaire, n’a pas reçu le bon fichier à l’exclusion des autres candidats qui auront fauté en négligeant ce document comme ils ont aveuglément adhéré au parrainage hors tout avis de la Cour de justice de la Cedeao qui avait invalidé ce mécanisme anti démocratique et diviseur. Non plus ils n’ont exigé la nomination d’une madame Élection comme Nafi Ngom Kéita ni revendiqué l’imposition du bulletin unique. Bref, ce sera bien fait pour les minables de Macky Sall en politique.
Toujours est-il que sa ruse va si loin qu’il n’est pas opposé à d’autres options qui iraient à l’encontre de la dernière décision du Conseil constitutionnel. Il peut bien retarder la signature et la publication du décret officiel qui fixe la nouvelle date proche en élection à insérer dans le Journal officiel ; tout comme il peut aussi bien quitté de facto et de jure (de fait et de droit) son poste laissant le choix à la Constitution de dicter le droit et non dire le droit comme il sied au juge constitutionnel qui a bien pu se tromper ou se compromettre par le rejet de la candidature de Karim Wade et d’autres candidats pas aussi vertueux que lui pour ne pas lâcher l’affaire même en bluffant magistralement en bon fils de Wade. Et ce n’est pas encore partir de la tête du pouvoir pour Macky, puisque son poulain et choisi président de l’Assemblée nationale en lieu et place d’Aminata Touré serait en passe d’exercer le pouvoir de suppléance en cas de vacance du pouvoir. Chose extraordinaire qu’un Moustapha Niasse n’aura pas eu du fait de la trop grande gourmandise du pouvoir du bonhomme, incapable d’honorer sa parole de ramener la diminution du mandat de sept ans reçu légalement à cinq ans comme annoncé sur tous les médias du monde, en choisissant de démissionner pour que de nouvelles élections aient lieu courant 2016, indépendamment du calendrier électoral, par cas de force majeure constaté.
C’est donc ce pittoresque scénario que Macky Sall s’apprête à vouloir jouer en se faisant peur (théorie du chaos porte ouverte à toutes les violations), croyant nous avoir tous comme des lapins par son irascible manie à procéder à des insultes contre notre intelligence de Sénégalais et Sénégalaises qui ne sont pas des demeurés et qui l’attendent au tournant, lui et les siens, pour toutes choses perpétrées contre le peuple et ses institutions. C’est pourquoi, ils nous ont bassiné les oreilles en claironnant leur désir de régner jusqu’en 2035 et la ferme conviction que rien n’empêche Macky Sall à être candidat à sa propre succession en reprenant le processus électoral ; en permettant un processus beaucoup plus inclusif, suite aux délibérations issues du dialogue initié et qui a ses chauds partisans opportunistes sans vergogne venant du Parti démocratique sénégalais, Pds, en majorité ; et en signant son retour (« le retour du dragon »), ayant fini de tout verrouiller avec ses experts israéliens et après s’être lavé les mains de son Premier ministre et ex-candidat. Pour avoir quitté la fonction dans les délais, le 2 avril prochain, Macky Sall compte faire comme Ouattara, Kagamé et Erdogan ses amis : s’inscrire sur la liste de départ des partants agréés à la prochaine présidentielle dont lui seul connaît et aura fixé la dernière date retenue « consensuellement ». Si Sonko et Bassirou libérés et additionnés à ceux avec qui dialoguer, discuter, s’entendre, échanger, se réconcilier et sympathiser à nouveau pour le grand bien du Sénégal de demain qui intéresse fort intensément les partenaires au développement et les amis du Sénégal, dont la France et les États-Unis principalement. Mais sans ces fiscalistes appelés Bâ, Faye et Sonko. Les trois mousquetaires à même de dévoiler tous les cafards cachés entre quatre murs dans des coffres-forts estampillés « Secret défense ». Avec la complicité de nos avocats du Barreau, des magistrats de l’UMS (Union des magistrats du Sénégal) et la féroce répression barbare et sanguinaire des forces de Défense et de sécurité. Du beau monde en perspective à passer devant le tribunal de l’histoire à défaut de la Cour pénale internationale (Cpi) qui a été activée avec des plaintes et des preuves infinies.
Vivement que la grande farce cesse et que les travaux des assises et leurs débats féconds reviennent en surface pour étayer le travail monumental effectué par la CNRI (Commission nationale de réforme des institutions)du Président Amadou Makhtar Mbow, afin qu’une période propice de transition heureuse soit installée dans le but de ramener le pays et ses institutions dans leur socle démocratique qui est la 4ème République française, et non la 5ème, qui restera toujours comme hyper présidentialiste tant qu’on n’aura pas adhéré au projet parricide de PROS (Ousmane Sonko ou le tueur du père de la République et non de la nation aux multiples Khalifes… Donc des plus détestés par Allah SWT). Se repentir en ce mois béni de Ramadan venant, est un viatique bien indiqué pour guérir de la folie du Prince Machiavel, As de la politique politicienne. Quels électeurs Sénégalais trouvera-t-il dans des bureaux de vote boycottés en la résistance civile et urbaine décrétée ?
Wait and see…
Votre avis