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Webinaire pour la féminisation et le rajeunissement des instances politiques * Institut Mandela

Le Webinaire sur le thème « Repenser les enjeux du pouvoir en Afrique : Féminisation et Rajeunissement des instances politiques pour une meilleure représentativité » a été organisé le 1 juin 2021 par l’Institut Mandela en partenariat avec l’Ecole Doctorale Gouvernance de l’Afrique et du Moyen Orient (UM5-Rabat) et le Laboratoire de Recherches et d’Actions Diplomatiques (LaRAD). Il avait pour but de proposer des pistes concrètes et pertinentes pour arriver à une meilleure représentativité de l’écrasante majorité de la population afin de provoquer le changement des mentalités et de renforcer la démocratie au service du vivre ensemble. Sous la modération de la talentueuse Madame Fatima Haram Acyl, Vice-Présidente de la Commission de la CEMAC, ce webinaire a rassemblé des panélistes de haut niveau à savoir : – Son Excellence Madame Hadja Djènè Condé Kaba, Première Dame de Guinée, – Son Excellence Madame Prisca Koho, Ministre des Affaires sociales et des Droits de la Femme du Gabon, – Son Excellence Monsieur Moussa Mara, Ancien Premier Ministre du Mali, – Pr Djénéba Traoré, Directrice Générale de l’Institut de l’Afrique de l’Ouest (IAO), – Hon. Beecham Okwere David, Conseiller Spécial pour les Elections de l’Union Africaine, -Mme Samira Yassni Jirari, Représentante Internationale de l’Alliance Internationale des Femmes auprès de l’Union Africaine et la CADHP, – Me Maliza Saïd Soilihi, Avocate au Barreau de Marseille et de Moroni, – Mr Mamadou Talla Mbaye, Président de l’Association Panafricaine Kamunity, – Mr Kag Sanoussi, Président de l’Institut International de Gestion des Conflits. La conclusion du webinaire et résumé sommaire des principales recommandations en attendant la disponibilité des différentes interventions ont été préparés et lus par sa modératrice Son Excellence Madame Fatima Haram Acyl, Vice-Présidente de la Commission de la CEMAC. Elle a présenté ses sincères compliments aux organisateurs et ses vives félicitations à tous les panelistes ainsi qu’aux différents intervenants pour l’intensité et la qualité de leurs contributions au webinaire. Deux problématiques ont été débattues lors des interventions et échanges : 1. La place des Jeunes en politique – Tout le monde est unanime pour dire que la Jeunesse est l’avenir de l’Afrique. Le continent Africain est le plus jeune : 60% des africains ont en effet moins 25 ans. Selon les projections des Nations Unies (NU), à l’horizon 2050, 50% des jeunes de moins de 25 ans dans le monde seront des Africains. Miser sur la jeunesse africaine, c’est donc miser sur l’avenir de l’Afrique ; 2. La place des femmes également dans l’univers politique. Les illustres panelistes ont salué les efforts louables de certains pays comme le Rwanda (où les femmes occupent 61,25 % des sièges du Parlement et 51% des postes Ministériels), l’Afrique du Sud (46,35 % au Parlement et 48% au Gouvernement), le Sénégal (41,82 % au Parlement) ou encore l’Éthiopie (38,76 % au Parlement). Autour de ces deux problématiques, les panélistes ont développé des argumentaires qui vont au-delà des simples mesures proactives déjà prises en faveur d’une meilleure représentativité des jeunes et des femmes dans les instances politiques des pays africains. Les principales recommandations ci-après ont alors été formulées : i. La promotion d’un leadership dépouillé des oripeaux du passé et désormais axé sur les couches représentatives des populations, en particulier sur les jeunes qui, en réalité, sont plus prédisposés à comprendre les jeunes ; ii. La création des conditions d’éclosion de l’ambition des jeunes à travers une éducation adaptée. Mieux que l’ancienne génération, les jeunes disposent des potentiels impressionnants, notamment l’énergie ou la connaissance de la technologie leur permettant de travailler même au-delà des normes horaires établies ; iii. L’instauration de l’alternance dans toutes les structures de pouvoirs incluant les partis politiques, la société civile, etc. ; iv. Le toilettage des textes afin de favoriser l’accès des jeunes et des femmes dans toutes les structures de la société ; v. Le changement de mentalité de façon générale avec la déconstruction de l’imaginaire collectif et des préjugés sur les émotions des femmes et l’inexpérience des jeunes ; vi. La révision des missions des Ministères de la Promotion de la femme et de la Jeunesse. Au-delà de ces départements ministériels en charge de la promotion de la jeunesse et de la femme, la question doit être traitée d’une manière transversale et cohérente dans tous les autres départements ; vii. La suppression des pressions diverses sur les femmes ; viii. La promulgation de la parité homme-femme à l’instar du Programme Gabon-Egalité 2021-2023 ; ix. L’apprentissage par les jeunes des traditions africaines ; x. La mise en œuvre effective de la résolution1325 des NU ; xi. La mise en œuvre effective des 12 recommandations de Pékin ; xii. L’appropriation du nouveau programme de développement du Maroc ; xiii. La prise en compte de l’expérience des 13 des 55 pays africains qui ont des législations impératives pour préserver les intérêts fondamentaux des Etats et de la société ; xiv. L’insertion de la dimension genre dès l’éducation maternelle et ce, jusqu’aux Programmes Universitaires ; xv. L’obligation systématique d’inclure la dimension genre dans les projets financés par les bailleurs de fonds; xvi. La création d’un observatoire panafricain sur l’égalité Homme-Femme, décentralisé dans les 5 régions africaines ; xvii. La création par les Etats des structures dédiées à la formation des jeunes; xviii. La valorisation du travail des femmes ménagères, rurales, etc. En définitive, les échanges ont révélé une conviction générale : le leadership, la responsabilisation et le principe de l’alternance sur le continent doivent être repensés en tenant compte du fait que les femmes et les jeunes constituent plus de 85% de la population africaine. Il est apparu évident que l’Afrique ne pourra se développer en opérant avec moins de 20% de sa capacité. En d’autres termes, elle ne pourra pas réaliser son développement et être l’Afrique que les Africains attendent sans utiliser tout son capital humain et donc toute sa capacité, c’est-à dire l’ensemble de ses hommes et de femmes. Ce Webinaire s’inscrit dans un Cycle des Conférences qui a commencé en mai 2020 : – « Repenser la place des femmes et des jeunes en Afrique Post-Covid 19 » du 29 avril 2021 par Son Excellence Madame Jamila El Moussali, Ministre de la Solidarité, du Développement social, de l’Egalité et de la Famille du Royaume du Maroc ; – « Repenser le Système Africain de Santé et d’Acquisition des Médicaments » du 30 mars 2021 par Son Excellence Dr Mohamed Nedhirou HAMED, Ministre de la Santé de la République Islamique de Mauritanie ; – « Repenser l’Afrique Post-Covid-19 » du 3 mars 2021 par Son Excellence Madame Fatima HARAM ACYL, Vice-Présidente de la Commission de la CEMAC ; – « Gouvernance médicale, éthique et sécuritaire de Covid-19 en Afrique » du 6 juin 2020 par Son Excellence Me Pépin Guillaume MANJOLO BUAKILA, Ministre d’Etat, Ministre de la Coopération, de l’Intégration régionale et de la Francophonie de la RDC ; – « Géopolitique, Economie et Gouvernance de Covid-19 en Afrique » du 19 mai 2020 par Son Excellence Monsieur Bruno Jean Richard ITOUA ENGOUSSO, Ministre de l’Enseignement Supérieur du Congo-Brazzaville. Ce Cycle des Conférences prend racine dans la 4ème contribution de l’Institut Mandela « Repenser la Gouvernance Africaine post-Covid-19 » qui esquisse les fondements d’une nouvelle gouvernance africaine basée sur des principes d’Africanisation de la Démocratie :

1. Restaurer les valeurs de la vérité des sociétés pour la justice de base des villages et communautés ;

2. Contrat social des peuples africains avec la décentralisation territoriale communautaire des valeurs et territoires ;

3. Gouvernance étatique et régionale de développement inclusif ;

4. Souveraineté continentale avec des institutions fédérales démocratiques et représentatives. Le cycle des conférences continue avec les prochaines rencontres sur : – Repenser la Diplomatie Nationale dans une vision Panafricaine (pour éviter des politiques et influences géopolitiques contre-productives) en juillet 2021, – Repenser la configuration stratégique des Communautés Régionales Africaines en aout 2021 – Repenser l’architecture de défense et de sécurité africaine en septembre 2021 « Ce n’est pas la nature qui nous fait défaut ; c’est notre intelligence collective qui nous fait défaut avec une économie extractive et le favoritisme comme mode de gouvernance qui reproduit des élites déconnectées des réalités socio-économiques et géopolitiques », a-t-il conclut le Dr. Paul Kananura, Président de l’Institut Mandela.

*Par l’Institut Mandela

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