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Plus d’un million de décès prématurés par an dus à la pollution de l’air et l’incinération des déchets à ciel ouvert

La question de l’incinération des déchets à ciel ouvert a été abordée pour la première fois pendant la COP26, du fait de la demande de la collaboration internationale en ingénierie et des partenaires de mettre un terme à cette pratique ; Plus d’un million de décès prématurés par an dus à la pollution de l’air et l’incinération des déchets à ciel ouvert est l’un des problèmes critiques contribuant à l’augmentation des niveaux de pollution, en particulier dans les zones urbaines.

Selon les experts, les pays devraient mettre fin à la pratique courante consistant à incinérer les déchets à ciel ouvert, afin d’atténuer l’impact sur le climat et la pollution environnementale, et d’améliorer la santé des milliards de personnes qui ne bénéficient pas d’un service de collecte des déchets ou qui vivent à proximité des décharges.

Engineering X, une collaboration fondée par la Royal Academy of Engineering et la Lloyd’s Register Foundation, et l’International Solid Waste Association (ISWA) ont uni leurs forces avec un grand nombre de partenaires au cours des négociations des Nations unies sur les changements climatiques de Glasgow, dont UN-Habitat, la Coalition pour le climat et l’air pur et WasteAid, pour demander de mettre un terme à la pratique de l’incinération à ciel ouvert. C’est la première fois que cette question est abordée au cours des discussions sur le changement climatique.

L’incinération à ciel ouvert des déchets est particulièrement problématique en Afrique subsaharienne, où se trouvaient, en 2015, 19 des 50 décharges les plus importantes du monde, selon le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) [1] [2]. Une urbanisation galopante et des modèles de consommation et de production incompatibles avec le développement durable indiquent que la situation ne cesse d’empirer.

Moins de 50 pour cent des déchets sont collectés au niveau national dans les pays à faible et moyens revenus. Selon des estimations actuelles, 41 pour cent des déchets solides des municipalités dans le monde iraient vers des dépotoirs à ciel ouvert, la plupart d’entre étant ensuite incinérés.

L’incinération des déchets libère du gaz à effet de serre, des polluants atmosphériques, des gaz en traces, des composés toxiques et des polluants climatiques à courte durée de vie, dont le carbone noir. Les émissions de carbone noir sont une cause majeure de maladies et de décès prématurés et ont un impact sur le changement climatique 5 000 fois plus important que le CO2.

« Un des plus grands défis auxquels nous faisons face quand nous essayons de régler ce problème, c’est le manque de données et le manque de prise de conscience qui en résulte quant à ses impacts sur le climat et la santé à tous les niveaux », déclare le chef des champions de l’action climatique de haut niveau des Nations unies en matière de déchets, le professeur Desta Mebratu de l’Université de Stellenbosch. Les émissions dues à l’incinération des déchets à ciel ouvert sont difficiles à caractériser et ne sont par conséquent pas largement incluses dans les Contributions déterminées au niveau national (NDC). Certains pays ont récemment tenté de les intégrer dans la révision de leur NDC, avec le soutien de la Coalition pour le climat et l’air pur (CCAC). »

Une étude locale [3] sur les enfants et les adolescents vivant et allant à l’école à proximité de dépotoirs de taille importante dans des centres urbains africains a fait état d’affections respiratoires, gastro-intestinales et dermatologiques. Mais il n’existe pas, à ce jour, de données internationales sur les impacts de l’incinération des déchets sur la santé.

« Ce problème est extrêmement répandu et produit des effets désastreux sur notre climat et sur la santé de millions de personnes, pourtant ce qui est fait pour le régler n’est pas suffisant », déclare le Dr Andriannah Mbandi, chef adjoint des champions de l’action climatique de haut niveau des Nations unies en matière de déchets. Il n’est pas mentionné dans les négociations sur les changements climatiques, il n’apparaît pas sur les radars des gens quand on parle de santé humaine ».

Engineering X, l’équipe des champions de l’action climatique de haut niveau des Nations Unies, et l’ISWA espèrent créer suffisamment d’élan sur la question jusqu’à la COP de l’année prochaine en Afrique pour encourager les leaders mondiaux à parvenir à un accord international permettant de traiter ce problème.

« C’est maintenant qu’il faut agir sur la question des incinérateurs à ciel ouvert pour pouvoir atténuer leurs effets dévastateurs sur la santé et le climat », déclare le professeur David C. Wilson, membre honoraire à vie de l’ISWA, mécène de WasteAid et conseiller chez Engineering X. Nous sommes heureux de pouvoir soulever cette question à l’occasion de la COP26 avec Engineering X, UN-Habitat et nos partenaires, pour amener ce changement. Nous encourageons les pays à lutter contre le problème de l’incinération à ciel ouvert, en le considérant non seulement comme une action positive en termes d’atténuation du changement climatique, mais aussi comme une possibilité d’obtenir des résultats sur la santé, de créer une valorisation des ressources et de fournir des moyens de subsistance.

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