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Nigeria : Buhari intransigeant, la Cpi suit de près la situation

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, un ancien militaire putschiste, s’est montré intransigeant, jeudi 22 octobre, face au soulèvement populaire que connaît son pays – en particulier la capitale économique, Lagos – depuis près de quinze jours. Il a prévenu les manifestants qu’il « n’autoriserait personne ni aucun groupe à mettre en péril la paix et la sécurité nationale », dans un discours très attendu par les quelque 200 millions de Nigérians. « Résistez à la tentation d’être utilisés par des éléments subversifs pour causer le chaos et tuer notre jeune démocratie », a-t-il déclaré. Washington, l’Union africaine, l’Union européenne et l’Organisation des Nations unies (ONU) ont condamné ces violences et ont demandé à ce que les responsables soient traduits en justice. Le président Buhari, cité par le journal Le Monde, les a remerciés, les invitant cependant « à attendre d’avoir tous les éléments entre les mains avant de juger ». Il n’a lui même fait aucun commentaire sur cette répression sanglante, mais a regretté avoir « montré des signes de faiblesse en acceptant les (…) demandes faites par les manifestants » de réformer la police. Le mouvement de protestation, qui a commencé il y a deux semaines contre les violences policières, s’est mué peu à peu en un mouvement de soulèvement contre le pouvoir en place, accusé de mauvaise gouvernance.La Cour pénale internationale (CPI) a affirmé « suivre de près les incidents en marge des manifestations au Nigeria », dans un communiqué du jeudi 22 octobre. « Nous avons reçu des informations concernant des crimes présumés et nous regardons de près la situation, dans le cas où la violence s’intensifierait », a déclaré la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda.

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