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Laye Fodé Traoré régularisé, le combat continue pour les autres mineurs isolés

Grâce à la détermination de son patron, en grève de la faim depuis le 3 janvier, et à la médiatisation de son dossier, Laye Fodé Traoré va pouvoir rester en France avec un titre de séjour. Stéphane Ravacley, le boulanger de Besançon en grève de la faim depuis plus d’une semaine pour protester contre l’expulsion de son apprenti guinéen, a assuré ce jeudi 14 janvier à l’AFP que la situation du jeune homme avait été régularisée, à la suite d’une rencontre à la préfecture de la Haute-Saône.

La maire de Besançon, Anne Vignot, s’est elle aussi réjouie de la nouvelle, sur Twitter. “C’est une excellente nouvelle pour lui, pour celles et ceux qui portaient ce combat, je pense en premier lieu à Stéphane Ravacley.” Et d’ajouter: “Le combat continue pour celles et ceux qui restent dans cette situation inacceptable.” Stéphane Ravacley et Laye Fodé Traoré, Guinéen de 18 ans visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), ont donc été reçus ce jeudi en préfecture de Haute-Saône. À l’annonce de sa régularisation, le jeune homme a “pratiquement pleuré”, a confié son maître d’apprentissage. “Il a remercié son patron, ses éducatrices et l’État français”, a ajouté Stéphane Ravacley.

Les jeunes en danger (mineurs non accompagnés, ou encore mineurs isolés étrangers – MIE) sont des enfants étrangers, garçons ou filles, voyageant seul·e ou à plusieurs mais sans aucun représentant légal en France. La protection des personnes mineures se fonde sur celle de l’enfance en danger, prévue dans le système français de protection de l’enfance. Le simple fait d’être isolé, sans parent ou représentant légal sur le territoire, place l’enfant en situation de danger.. Les mineurs isolés étrangers sont dispensés de titre de séjour et sont donc en situation régulière jusqu’à leur majorité. Le sort Laye Fodé Traoré, sauvé de l’expulsion in extremis, met en lumière le cas de milliers de jeunes migrants qui se retrouvent sans titre de séjour à leurs 18 ans après avoir été pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance.

Visé par une obligation de quitter le territoire français après que la préfecture de la Haute-Saône avait refusé de lui octroyer un titre de séjour à sa majorité, le jeune homme a saisi le tribunal administratif de Besançon sur le fond. Son recours devait être examiné le 26 janvier. Face à la médiatisation, le dossier avait été transmis à Paris. Vendredi 8 janvier, en déplacement dans le Doubs, la ministre du Travail Élisabeth Borne avait reconnu qu’il s’agissait d’un « cas particulier ».

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