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L’université au plus mal : Macky félicite le ministre de l’Enseignement supérieur

Au moment où l’université sénégalaise est au plus mal, le ministre de l’Enseignement supérieur est félicité par le président de la République. Ces félicitations de  Macky Sall sont elles adressées  à Cheikh Oumar Anne camarade de parti,  à l’ami ou à un  ministre de la République?

Par EL Hassane SALL

Jamais le niveau des étudiants   n’a été aussi bas et le niveau de la violence aussi élevé dans l’espace universitaire que sous l’ère Cheikh Omar Anne. Au moment où les problèmes s’accumulent au ministère de l’Enseignement Supérieur,  il est félicité par le président Macky Sall. En le félicitant, le président s’adresse t-il à l’ami, au camarade de parti, au ministre  de la République ou aux trois ? Lui même à quel titre le fait-il? En tant que président de l’Apr, président de la coalition Benno Bokk Yaakar, ou président de la République ? Car on ne saurait comprendre qu’au moment où  l’université sénégalaise est actuellement au plus mal avec la paralysie de pratiquement toutes les universités de l’intérieur du pays, ce qui a d’ailleurs poussé   le président de la République à faire une sortie pour rappeler les étudiants à l’ordre, qu’au même moment le ministre de tutelle soit félicité. Ces félicitations adressées au ministre de l’Enseignement supérieur sont d’autant plus surprenantes qu’il semble que le boubou de l’Enseignement supérieur  est trop ample pour ses épaules, du moins c’est l’impression qui se dégage en l’entendant s’exprimer.  Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter  son passage à l’émission Objection de Sud Fm du dimanche 5 juillet 2020 pour se rendre compte que l’heure est grave, très grave même. Face au journaliste, le ministre avait fait étalage de toute son ignorance dans son domaine de compétence. Ce qui était le plus cocasse dans cet entretien est le fait que le ministre de l’Enseignement Supérieur  a osé dire avec beaucoup d’assurance que les universités sénégalaises figurent dans Shanghai alors que  Sénégal ne figurait pas dans le top 1000 du classement 2020.     Aujourd’hui le constat est que l’Université sénégalaise ne cesse d’amorcer sa descente aux enfers.    Pour preuve, partout ce sont des récriminations,  à l’Ucad il n y aura pas cours jusqu’à nouvel ordre. La section Dakar du Saes a décidé de suspendre toutes les activités pédagogiques au vu de la situation actuelle à l’université. Le Saes estime  qu’il n’est pas possible de mener les activités pédagogiques en toute sécurité et tant que les autorités ne prendront pas leurs responsabilités pour assainir l’espace universitaire, ils croiseront les bras.  Dans les universités de l’intérieur du pays,  Bambey, Ziguinchor, Fatick, Kaolack… partout c’est la grogne. Et dans ces universités, la principale revendication qui revient comme une ritournelle c’est le manque d’infrastructures, l’absence de moyens humains comme financiers mais aussi d’un cadre adéquat pour étudier avec comme conséquence  la promiscuité. Car la plupart des constructions indispensables pour le désengorgement est à l’arrêt ce qui fait que les conditions d’étude et de vie des étudiants sont insupportables. L’ immixtion de la politique ainsi que de l’argent dans l’espace universitaire  sont autant  de facteurs qui favorisent les cycles de violence sans oublier les bourses qui ne tombent jamais à temps. Malgré tout le président est satisfait du travail  de son ministre qui lui a  promis pour les prochaines élections un score à la soviétique de 99% dans sa localité.  Suffisant pour que le président Sall soit satisfait de son poulain car il a compris qu’il a la politique au cœur. Pour  les partisans du ministre, «ce sont les succès retentissants, autant sur le plan professionnel que politique du maire de Ndioum qui ont fait perdre la tête à ces intermittents  du spectacle et loosers dont Marie Teuw Niane qui ne s’est jamais remis de sa défenestration du gouvernement.» Faut-il en rire ou pleurer ?

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