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L’instabilité du Tchad serait une catastrophe pour le reste de la région *Dr Bakary Sambe

Dr Bakary Sambe directeur du Timbuktu Institute analyse les enjeux géopolitiques et géostratégiques qui entourent le contexte de la disparition de l’ex-Président tchadien, remplacé par son fils Mahamat Idriss Déby, 37 ans. Selon Dr Sambe, « la mort d’Idriss Déby Itno va certainement inaugurer une nouvelle ère au Sahel parce que son pays constitue jusqu’ici un verrou géostratégique qui empêchait le débordement sécuritaire mais aussi de la situation sécuritaire en Centrafrique et au Soudan. Au plan interne les dissensions qui commencent à surgir avec les Goranes qui constituent l’ethnie de l’ex président tchadien Hisséne Habré et présentent dans la rébellion du FACT et les Zagawa ethnie du défunt président Déby qui gouvernent le pays depuis 30 ans autant, de facteurs qui peuvent entrainer des envies de revanche de reprise du pouvoir », souligne le chercheur qui pense qu’avec le décès d’Idriss Déby Itno, « le Sahel est à un tournant historique ».

Pour Dr Bakary Sambe qui observe la situation au Sahel, « l’instabilité du Tchad serait une catastrophe pour le reste de la région car le pays est un grand pourvoyeur de soldats dans les théâtres d’opérations avec plus de 1200 hommes sont éparpillés dans les trois frontières le Niger, le Mali, et le Burkina Faso. C’est d’ailleurs avec ses hommes qui ont été au premier front dans le cadre de l’opération Serval au Mali. Et avec la mort brusque d’Idriss Déby les cartes vont se rejouer et on va se retrouver dans une situation ou soit on reconduit le statu quo avec le soutien à la junte militaire pour s’assurer du soutien constant du Tchad dans le Sahel et cela peut poser des problèmes dans les équilibres au sein du G5 Sahel mais aussi sur l’espace sahélien avec la lutte contre les groupes terroristes qui sévissent dans cette partie de l’Afrique car sur le Bassin du Lac Tchad ou le pays de Déby partage avec le Cameroun, le Niger, le Nigéria la Force multinationale qui combattait Boko Haram ».

La communauté internationale fait face à un dilemme préserver la stabilité au Tchad et dans le Sahel et assurer le maintien du processus démocratique : « La communauté internationale qui est contrainte d’appuyer la stabilité du Tchad dans une position par conséquent de soutenir le statu quo se trouve dans une position difficile car en même temps qu’on veut garder les équilibres régionaux ont se retrouve devant le principe de défense de la démocratie et sur ce plan on a bien vue la position conjointe de l’Union africaine et de la France « pour dire que a France ne soutiendrait pas une succession au pouvoir mais soutiendrait un processus de transition qui devrait aboutir à une vie démocratique dans un contexte ou la société civile et des partis d’opposition ont manifesté hier à N’Djamena. Tout cela pour dire que la situation au Tchad est encore confuse parce que de la stabilité du Tchad dépend aussi de la stabilité du Sahel cela d’autant plus inquiétant car le Mali s’enfonce dans une crise politique, institutionnelle mais aussi sécuritaire, le Burkina Faso fait face à des attaques terroristes et le Niger vient juste d’élire son nouveau président qui cherche ses marques », estime Dr Bakary Sambe professeur à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis au Sénégal. Un Comité militaire de transition dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno (37 ans), jusqu’ici commandant en second de l’armée et responsable de la garde présidentielle, et désigné président du Conseil militaire de transition (de 18 mois).

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