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Le Sénégal présente des variétés de mil à haut rendement plus adaptées au climat sahélien

Thiès, 22 octobre (APS) – L’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) vient de présenter de nouvelles variétés de mil améliorées et hybrides à haut potentiel de rendement, en vue de vulgariser les résultats de ses recherches auprès des agriculteurs et autres acteurs concernés. L’ISRA a réuni mercredi à Thiès, des cultivateurs, opérateurs privés, femmes transformatrices et commerçantes de plusieurs régions du Sénégal, dans le cadre d’une journée de présentation de ses nouvelles variétés hybrides. Celles-ci ont été testées et développées dans le cadre du projet Amélioration génétique du mil pour le rendement, la tolérance au stress biotique et abiotique au Niger et au Sénégal (GenMIL), financé par le programme Feed The Future / USAID.

Une vingtaine d’agriculteurs venus des régions de Diourbel, Thiès, Mbour, Kaolack et Fatick, ont dans ce cadre visité des parcelles de démonstration exploitées dans la ferme semencière du Centre régional d’amélioration de l’adaptation à la sécheresse (CERAAS) de l’ISRA basé à Thiès. Il s’agit de les familiariser à ces résultats de la recherche dans l’optique de les vulgariser davantage. Les nouvelles variétés ont “non seulement tendance à augmenter les rendements, mais elles sont également résistantes aux changements climatiques”, a commenté Mamadou Leyti Ndour, président du groupement des producteurs agricoles des pôles multiservices situés dans les régions de Kaolack, Fatick et Kaffrine.

M. Ndour sa salué la démarche inclusive de l’ISRA qu’il considère comme une étape significative pour les producteurs. “Nous sommes des acteurs incontournables sur la question des semences, le fait de nous impliquer avant leur homologation, nous écouter, recueillir nos idées et partager toutes les informations concernant ces variétés, a une grande signification pour nous”, a-t-il dit. Pour Ibrahima Ndiaye, président de l’Union des groupements des agriculteurs de Diourbel, ces nouveaux types sont différents des variétés traditionnelles qui “ont besoin de beaucoup d’eau (et) ont un cycle de maturation très long”.

Une meilleure adaptation au climat

Plus adaptées au climat sahélien, ces variétés hybrides résistent mieux aux effets des changements climatiques, a laissé entendre M. Ndiaye, par ailleurs président du Cadre national interprofessionnel de la filière mil/sorgho de la même région. La présidente des coopératives des femmes transformatrices de Guinguinéo, un des premiers acteurs à visiter les champs d’expérimentation des nouvelles variétés de l’ISRA, promeut les nouvelles variétés à travers diverses recettes de plats à base de sorgho, maïs ou mil. Fatoumata Sidibé dit avoir appris à l’issue de cette visite que les nouvelles variétés de l’ISRA sont “3 fois plus riches” en micronutriments comme le fer et le zinc, et qu’elles sont bénéfiques pour la santé et le développement des enfants à bas-âge (0-5 ans), des femmes allaitantes et des personnes souffrant d’une carence en fer.

Les variétés améliorées présentent “trois fois plus de possibilités” d’être transformées en produits finis, tant en quantité qu’en qualité, a-t-elle soutenu, estimant que le seul défi restant est lié à la nécessité de “vulgariser l’intérêt de l’utilisation de ces semences sur toute la chaîne de valeur’’. Certains producteurs n’ont toutefois pas manqué de relever l’urgence de la modernisation des outils agricoles, du packaging, le difficile accès à la terre et aux semences.

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