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Le fonds Elsie vient renforcer les actions prioritaires pour l’intégration du genre dans les Armées sénégalaises (CEMGA)

Le Sénégal fait partie des cinq premiers bénéficiaires d’un soutien financier du Fonds de l’Initiative Elsie pour l’augmentation de la participation des femmes militaires et policières dans les opérations de paix, a annoncé le fonds d’affectation spéciale des Nations Unies. Également déployée au Libéria, au Mexique, au Niger, et en Sierra Leone, l’initiative Elsie vise à soutenir le « déploiement durable et la participation significative » des femmes en uniformes dans les opérations de paix, en fournissant une aide aux pays contributeurs de troupes et de policiers, sous forme de financement de projet ou de primes aux unités fortement paritaires. Les fonds vont permettre la mise en œuvre d’une évaluation complète des obstacles afin d’identifier les barrières à la participation significative des femmes militaires dans les opérations de maintien de la paix. Une mesure dont se réjouit le Général Cheikh Wade, Chef d’état-major général des Armées sénégalaises. « Le fonds Elsie vient opportunément renforcer nos actions prioritaires pour l’intégration du genre dans les Armées sénégalaises » souligne-t-il, relayé par le compte tweeter officiel de l’initiative Elsie.

Opérations de paix : Le Sénégal s’engage à porter le déploiement de son personnel féminin à 30% de ses effectifs d’ici 2023

Le Sénégal, un des pays les plus grands contributeurs de personnel de police sur les opérations de paix des Nations Unies, s’est engagé à déployer six unités de police constituées fortement paritaires sur les trois prochaines années conformément aux exigences opérationnelles de l’Onu, augmentant ainsi le déploiement de son personnel féminin à 30% de ses effectifs d’ici 2023. Le Niger et le Sénégal établiront également des listes de réserve nationales composées de femmes militaires et policières éligibles et formées en vue de leur déploiement, tout en renforçant le recrutement de femmes dans leurs institutions nationales de sécurité par le biais de campagnes ciblées.  Afin de s’attaquer aux obstacles systémiques et structurels, les deux pays se sont également engagés à adopter et à mettre en œuvre une politique, une stratégie et un plan d’action pour l’égalité des genres dans leurs institutions de sécurité. Ces mesures visent à garantir aux femmes l’égalité des chances tout au long de leur carrière et à leur permettre d’acquérir l’expertise nécessaire pour servir dans le cadre de déploiements internationaux. Le fonds Elsie se présente comme « un mécanisme important permettant de concrétiser la responsabilité partagée dans la mise en œuvre des dix résolutions du Conseil de sécurité sur les Femmes, la paix et la sécurité, ainsi que la résolution 2538, adoptée en 2020, consacrée à l’augmentation des déploiements de femmes civiles et en uniforme ».

Un budget de fonctionnement de 25 milliards de francs Cfa

Pour son mandat de cinq ans, le Fonds vise un budget de fonctionnement de 40 millions de dollars (24 milliards 940 million de francs Cfa). Compte tenu des prévisions d’augmentation de la demande, le Fonds recherche donc des contributions supplémentaires afin d’atteindre son plein potentiel. Selon les dernière données disponibles, l’Onu a dépassé ses objectifs de genre pour 2020 fixés dans la Stratégie de parité entre les sexes applicable au personnel en uniforme (Ugps) 2018-2028 pour les observateurs militaires et les officiers d’état-major (19% atteints contre 17% ciblés), les policiers individuels (29% contre 22%) et les unités de police constituées (14% contre 10%). Elle a toutefois pris un retard considérable pour les troupes militaires (5,2% contre 6,5%), cette dernière catégorie représentant 84% du total des déploiements — près de 70.000 officiers en décembre 2020. Dans les postes d’encadrement en 2020, 1 femme sur 13 occupait un rôle de direction dans les composantes militaires (8%) et 4 femmes sur 14 dans les composantes de police (28%), contre une sur 16 (6%) et une sur 17 (5,8%) respectivement en 2015. En décembre 2020, les dix principaux pays fournisseurs de contingents et personnel de police déployaient 46.000 officiers, soit plus de la moitié des 80.000 effectifs présents dans les opérations de paix des Nations Unies. Sur ce total, seules 2.700 officiers (6%) sont des femmes.

Avec La Tribune

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