L’Afrique de l’Est est entrée dans une phase décisive de son parcours énergétique. Avec le rejet par la Cour de justice de l’Afrique de l’Est (EACJ) d’un procès de longue haleine visant à mettre fin au projet d’oléoduc East African Crude Oil Pipeline (EACOP), la région a réaffirmé son engagement à faire avancer un projet stratégiquement vital destiné à créer des emplois, à développer les chaînes d’approvisionnement et à garantir la sécurité énergétique à long terme de l’Ouganda et de la Tanzanie.
La Chambre africaine de l’énergie (AEC) se félicite vivement de cette décision. Pour la Chambre, la décision de la Cour renforce un message qu’elle défend depuis des années : l’Afrique doit être autorisée à construire son propre avenir énergétique sans ingérence, intimidation ou litiges utilisés comme arme et financés par l’étranger. Ce jugement est non seulement une affirmation bienvenue de l’état de droit dans la région, mais aussi un signal clair que l’Afrique ne permettra pas à des obstructions venues de l’extérieur de faire dérailler son développement. Après cinq ans de procédure, la Cour africaine de justice a confirmé sa conclusion antérieure selon laquelle le recours introduit par un consortium d’organisations de la société civile avait été déposé après l’expiration du délai de 60 jours prévu par le traité. Avec cette décision, la plus haute juridiction de la région a envoyé un message fort : les procédures judiciaires doivent être respectées, les délais sont importants et les projets essentiels à l’industrialisation de l’Afrique de l’Est ne peuvent être indéfiniment pris en otage par des manœuvres procédurales.
La Chambre considère cette décision comme une victoire pour l’Ouganda, la Tanzanie, TotalEnergies, CNOOC et toutes les communautés locales qui devraient bénéficier des emplois, des investissements et des infrastructures liés à l’EACOP. La Chambre s’est rendue sur le terrain en Ouganda, visitant les zones dites « touchées » que les militants mentionnent fréquemment dans leurs campagnes à l’étranger. Ce que la Chambre a pu constater de ses propres yeux contredit bon nombre des récits amplifiés par les médias occidentaux. Les communautés ne demandent pas l’arrêt des projets ; elles réclament le progrès, des opportunités et la possibilité de tirer profit de leurs propres ressources naturelles. C’est exactement ce que représente l’EACOP : un pipeline stratégique qui acheminera 210 000 barils par jour de pétrole brut ougandais vers le port de Tanga, débloquant ainsi des chaînes de valeur susceptibles de transformer les deux économies.
« Les Ougandais soutiennent ce projet. Ils veulent des emplois, des investissements et la possibilité de participer à un avenir industriel », déclare NJ Ayuk, président exécutif de l’AEC. « Cette décision renforce ce que nous avons toujours soutenu : le développement ne peut être externalisé, retardé ou compromis par des groupes extérieurs qui utilisent les tribunaux africains pour mener des batailles idéologiques. »
La décision du tribunal intervient à un moment où les « guerres juridiques » financées par des fonds étrangers s’intensifient à travers le continent. Le même schéma observé en Afrique de l’Est est déjà bien documenté en Afrique du Sud, où des poursuites judiciaires intentées par des organisations non gouvernementales soutenues par des fondations occidentales ont réussi à retarder des projets offshore de TotalEnergies et Shell. La décision prise en 2025 par la Haute Cour du Cap-Occidental d’annuler l’autorisation environnementale pour les blocs 5/6/7, après des années de litige, est désormais un exemple type de la manière dont des contestations judiciaires continues peuvent paralyser les investissements. L’affaire Wild Coast, qui oppose Shell depuis longtemps, suit la même formule : appels répétés, obstacles procéduraux et campagnes visant à créer de l’incertitude plutôt qu’à garantir la conformité. Ces actions, bien que présentées comme des actions de défense des intérêts de la communauté, sont de plus en plus considérées par les parties prenantes africaines comme des efforts systématiques visant à bloquer le développement énergétique africain, tandis que l’Europe et l’Amérique du Nord développent leurs propres infrastructures de combustibles fossiles.
Le Mozambique est confronté à des obstacles similaires. Les litiges visant le financement du projet GNL au Mozambique se sont étendus à plusieurs juridictions, avec des poursuites judiciaires intentées aux États-Unis pour bloquer un prêt de plusieurs milliards de dollars de la banque américaine Exim Bank et des plaintes pénales en France pour complicité de crimes de guerre. Si un contrôle légitime des droits de l’homme est nécessaire, l’effet cumulatif de ces poursuites judiciaires est le blocage prolongé du plus grand projet de développement de GNL en Afrique, un projet essentiel pour l’électrification régionale et la croissance économique à long terme. Chaque retard renforce l’argument de l’AEC selon lequel l’Afrique est soumise à un double standard, censée répondre aux besoins de développement sans disposer des systèmes énergétiques qui ont alimenté la croissance industrielle de l’Occident.
Dans ce contexte, la décision de la CJUE se distingue comme une réaffirmation de la capacité, de la crédibilité et de l’engagement des institutions africaines à garantir que les projets de transformation se déroulent dans le respect de la loi et des procédures régulières. La Chambre félicite l’Ouganda et la Tanzanie pour leur leadership inébranlable et salue TotalEnergies et CNOOC pour avoir su faire preuve de discipline et de vision à long terme tout en faisant face à la pression intense des réseaux militants. L’AEC maintient que l’EACOP est l’un des projets d’infrastructure les plus importants d’Afrique, un pipeline qui permettra la création de valeur, la croissance des exportations, l’expansion du contenu local et des sources de revenus pour les décennies à venir.
« Cette décision est une déclaration de confiance dans la souveraineté africaine et un rejet des efforts visant à dicter l’avenir énergétique de l’Afrique depuis l’étranger. Alors que le continent continue de lutter contre une profonde pauvreté énergétique, il ne peut se permettre de laisser son développement être freiné par des litiges financés par des fonds étrangers qui n’offrent aucune alternative viable pour l’industrialisation ou l’essor économique. L’AEC continuera à soutenir l’Ouganda, la Tanzanie, TotalEnergies et tous les partenaires qui développent l’EACOP. Ce projet est légal, stratégique et essentiel pour la prospérité à long terme de l’Afrique de l’Est », conclut M. Ayuk.
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SOURCE
African Energy Chamber
