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Fortunes polluantes : des inégalités extrêmes en matière d’émissions de CO2

Une nouvelle recherche menée par Oxfam et le Stockholm Environment Institute (SEI) révèle des inégalités extrêmes en matière d’émissions de CO2, à l’œuvre depuis plusieurs décennies, qui risquent de mener le monde vers une catastrophe climatique.

Selon cette étude, entre 1990 et 2015, les émissions annuelles ont augmenté de 60 % et les émissions cumulées ont doublé. Durant cette période :

• les 10 % les plus riches de la population mondiale (env. 630 millions de personnes) étaient responsables de 52 % des émissions de CO2 cumulées, soit près d’un tiers (31 %) du budget carbone mondial au cours de ces seules 25 années ;

• les 50 % les plus pauvres (env. 3,1 milliards de personnes) étaient responsables de seulement 7 % des émissions cumulées soit 4 % dans le budget carbone disponible (voir Figure 1) ; • les 1 % les plus riches de la population (env. 63 millions de personnes) étaient responsables à eux seuls de 15 % des émissions cumulées et de 9 % du budget carbone, soit deux fois plus que la moitié la plus pauvre de la population mondiale ;

• les 5 % les plus riches (env. 315 millions de personnes) étaient responsables de plus d’un tiers (37 %) de la croissance totale des émissions, tandis que la croissance totale des émissions des 1 % les plus riches était trois fois plus élevée que celle des 50 % les plus pauvres.

“Cette année, les restrictions liées à la pandémie ont entraîné une baisse des émissions dans le monde. Mais à moins que les émissions ne continuent de chuter considérablement, le budget carbone mondial visant à limiter le réchauffement à 1,5 °C sera complètement épuisé à l’horizon 2030. Les inégalités sont telles que les 10 % les plus riches épuiseraient à eux seuls ce budget quelques années plus tard, et ce même si les émissions du reste de la population mondiale devenaient nulles dès demain” ajoute le document publié le 21 septembre 2020.

L’espoir est permis dans le sens où la pandémie, tout en provoquant une contraction chaotique et souvent inéquitable de la consommation à travers le monde, a également permis de démontrer que des changements autrefois inimaginables dans les modes de vie pouvaient être adoptés pour le bien de toutes et tous.

Ban Ki-moon, vice-président du groupe The Elders, ancien Secrétaire général des Nations Unies appelle au changement. « Comme le démontre le nouveau rapport d’Oxfam, notre modèle économique actuel agit comme un catalyseur du changement climatique catastrophique et des inégalités tout aussi désastreuses. La pandémie de COVID-19 fait inévitablement ressortir la nécessité de reconstruire mieux et d’inscrire l’économie mondiale sur une voie plus juste, plus durable et plus résiliente. Cet engagement collectif doit avoir comme priorité de réduire les émissions de CO2 de la frange la plus riche de la société, qui pollue de manière disproportionnée».

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