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Le développement durable se cache dans les détails * Mai Youssef

Un éditorial signé Mai Youssef, directrice de la communication et du marketing – Canon Moyen-Orient et Canon Afrique centrale et Afrique du Nord.

S’adapter à de nouvelles méthodes de travail représente une formidable opportunité (https://bit.ly/3urqHQT) d’évaluer et d’ajuster notre approche du développement durable. Un bouleversement complet n’est pas nécessaire ; les changements peuvent consister à prendre une série de mesures modestes mais efficaces, par exemple pratiquer le recyclage, utiliser des matériaux récupérables, adopter des procédés de fabrication plus respectueux de l’environnement et mettre à jour les meilleures pratiques de transport et d’emballage. De petits progrès dans toute une série de domaines peuvent avoir un impact énorme.

Réduire, réutiliser, recycler

Qu’il s’agisse de trier le papier, le plastique et le carton utilisés au bureau ou de réduire l’usage des couverts jetables, les initiatives en faveur du développement durable commencent souvent par des détails. L’un d’eux de ceux-ci, à savoir les décisions relatives aux équipements et aux technologies (https://bit.ly/3dFOQwc), doit être prioritaire, pour une raison évidente : en 2007, les technologies – ordinateurs de bureau ou portables, smartphones, etc. – représentaient à peine 1% de l’empreinte carbone mondiale. Aujourd’hui, ce chiffre a déjà triplé et il devrait grimper à plus de 14% d’ici 2040. Une entreprise moderne ne peut se passer des technologies ; toutefois rien n’empêche une organisation de procéder à des changements – petits mais extrêmement bénéfiques – pour résoudre l’un des problèmes environnementaux les plus graves.

Par exemple, garder un téléphone professionnel pendant trois ans au lieu de deux, ou un ordinateur portable pendant six ans au lieu de cinq, peut avoir un impact sur l’utilisation des équipements par les entreprises. Adopté à l’échelle nationale par toutes les organisations, ce comportement entraînera chaque année une réduction de la demande de fabrication d’autant de nouveaux appareils, d’où une diminution du volume total de matières premières extraites pour satisfaire cette demande. Lorsque les entreprises ont besoin de nouveaux produits, elles peuvent opter pour des équipements reconditionnées ou remis à neuf 2. Ainsi, les entreprises sont non seulement plus respectueuses de l’environnement, mais en plus elles peuvent réaliser une économie de 30 à 50% en moyenne par rapport au prix d’achat de matériel entièrement neuf. En outre, les programmes de notation et de récompense donnent aux clients plus de visibilité sur les marques et les produits qui sont moins nocifs pour l’environnement.

Réduire les temps de trajet

Se rendre chaque jour au travail de manière plus écologique – voire renoncer à la migration pendulaire – peut également être bénéfique. Un espace de travail partagé, par exemple un bureau communal plus proche de chez soi, peut générer des économies d’émissions de carbone de l’ordre de 118 tonnes métriques par an d’ici à 2029 [5]. Avant la pandémie, certaines entreprises avaient adopté des politiques de travail plus flexibles qui permettaient à leurs collaborateurs de télétravailler chez eux ou dans un espace de travail partagé dans un environnement favorisant l’adaptabilité. Actuellement, de nombreuses entreprises privilégient une combinaison de télétravail et de travail au bureau – ce qui réduit les émissions de carbone tout en améliorant le bien-être du personnel.

Les technologies rendent tout cela possible. Une fois dotés des solutions adéquates et de capacités d’impression efficaces, les employés peuvent passer du bureau à leur environnement de télétravail en toute simplicité. Ainsi, avant 2020, la vidéo-conférence était déjà devenue un incontournable de la communication professionnelle et connectait les collègues à travers le monde ; mais en raison des nouvelles conditions de travail créées par la pandémie, son usage s’est accru de manière spectaculaire et facilite les réunions quotidiennes qui ne peuvent plus être organisées en présentiel.

Récolter les bénéfices

Nous disposons de multiples moyens pour atteindre progressivement les objectifs de développement durable ; cependant, il est important de rappeler pourquoi ces moyens resteront précieux au cours de la prochaine décennie. Un rapport publié en 2020 indique que 80% des Européens pensent que les grandes entreprises et l’industrie n’agissent pas assez en faveur de l’environnement, laissant à penser que celles qui s’efforcent d’avoir un impact positif peuvent attirer des clients, tandis que celles qui ne font rien pourraient en perdre.

Agir en faveur du développement durable peut aussi augmenter les chances d’attirer et de retenir les talents. Quelque 26% de travailleurs britanniques ont déclaré qu’ils accepteraient un salaire moindre pour travailler dans une organisation durable, tandis que la moitié des répondants ont déclaré qu’ils déclineraient une offre d’emploi proposée par une entreprise aux pratiques néfastes. Selon une enquête d’opinion réalisée en 2020 auprès des milléniaux de 43 pays, la proportion de ceux estimant que « réduire son impact sur l’environnement » est une chose que leur employeur fait correctement (61%) était supérieure de 22% chez les employés ayant l’intention de garder leur emploi pendant cinq ans ou plus à celle des employés prévoyant de changer d’entreprise assez rapidement.

Pour les entreprises d’aujourd’hui, le développement durable n’est pas tant une question de « si » mais plutôt une question de « comment ». La bonne nouvelle, c’est qu’en se concentrant sur les détails et en procédant à de petits changements, les entreprises peuvent générer un impact considérable. Il suffit de se décider à faire le premier pas.

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