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Crocodile Smile : l’armée nigériane se prépare à une guerre cybernétique

Confrontée à l’influence croissante des réseaux sociaux dans la contestation populaire et la lutte contre le terrorisme, l’armée nigériane va tenir des exercices de guerre cybernétique. Les premières du genre pour une armée africaine, affirme l’Etat-major nigérian.L’agence d’information Ecofin précise que l’armée nigériane a annoncé la tenue de la prochaine édition de son exercice annuel dénommé «CROCODILE SMILE» qui se déroule traditionnellement au cours du dernier trimestre de l’année.

Prévu sur plus de deux mois, du 20 octobre au 31 décembre 2020, l’exercice CROCODILE SMILE VI « est délibérément conçu pour être global et inclure des exercices de guerre cybernétique afin d’identifier, suivre et contrer la propagande négative dans les médias sociaux et dans le cyberespace », indique un communiqué de l’armée.

« Il s’agit du tout premier exercice de cyberguerre mené dans l’histoire des forces armées africaines », soutient l’armée nigériane.L’exercice comprendra également «une composante d’identification positive visant à identifier les terroristes de Boko Haram fuyant le nord-est et d’autres régions du pays, à la suite des actions en cours sur les différents théâtres d’opérations».

Ces exercices inédits que compte mener l’armée nigériane, interviennent dans un contexte marqué par la montée de l’influence des réseaux sociaux dans le pays.Récemment, le gouvernement du Nigeria a procédé à la dissolution du SARS, une unité spéciale de répression des vols et braquages, très controversée, qui était accusée de nombreux actes de brutalité policière, et de graves atteintes aux droits de l’homme. Cette décision fait suite à des manifestations généralisées dans le pays contre les brutalités policières. Le mouvement de contestation qui avait commencé avec des messages et des vidéos diffusés à travers les réseaux sociaux avant de gagner les rues, ne cesse d’ailleurs de croître malgré l’annonce d’une série de réformes de la part des autorités. Les contestataires exigent des changements plus radicaux.

Au moins 10 personnes sont mortes et des dizaines blessées lors de ces manifestations. Par la suite, des messages vus comme des tentatives de déstabilisation par l’armée nigériane faisaient état de ce que le chef d’Etat-major, le lieutenant général Ty Buratai, avait prévu de mater les manifestants.Par ailleurs, dans la lutte contre Boko Haram, l’armée nigériane est régulièrement confrontée à la propagation de fausses informations à travers certains médias et les réseaux sociaux. Le 17 octobre, l’Etat-major nigérian a même démenti et qualifié de fake news une information parue dans certains médias indiquant la mort de 11 soldats nigérians prétendument tués dans une embuscade tendue par Boko Haram. Une menace prise au sérieux par les autorités militaires nigérianes qui ont décidé depuis 2017 la mise sous surveillance des réseaux sociaux et de certaines plateformes de communication afin d’empêcher la publication de discours haineux et violents, de fausses nouvelles et d’informations qui mettent en danger la sécurité nationale.

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