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Chi Kong, l’Art de Maîtriser l’Énergie Interne * Daniel C. Braibant

La position de l’être humain dans le macrocosme est celle d’une cellule vivant à l’intérieur du corps physique d’un individu.

Les relations de l’homme avec le cosmos dépendent, principalement, de son comportement intérieur. Que ce soit au niveau du mental conscient, celui qui nous fait nous adresser à nous même perpétuellement ; ou bien au niveau subconscient et de l’harmonisation de ce dernier avec les lois régissant l’ensemble des formes de vies de l’univers créé.

Toute entité, qu’elle soit humaine ou autre, se meut au sein d’un champ infini et universel de conscience. Ce champ de conscience intelligent, omniprésent et omnipotent, est également auto-conscient. Cela signifie qu’il agit, sait qu’il agit, mais, dans un même temps, s’observe et adapte ses comportements, si je puis m’exprimer ainsi, à sa propre expression du moment.

Cette conscience pensante et agissante a été nommée de bien des façons par les civilisations humaines au cours du temps relatif écoulé. La traduction, la plus courante dans toutes les langues de la planète est DIEU. Ce mot, bien qu’utilisé avec respect ici, ne comporte aucune connotation religieuse. De quelqu’ordre que ce soit. Il s’agit de l’énergie cosmique ayant donné existence et forme à tout ce qui existe au sein de cet univers, ainsi que des autres.

Cette énergie motrice et créatrice, circulant simultanément dans toutes les cellules de sa création cherche, sans cesse, à reconnaître en l’homme un canal parfait pour son expression. Celui-ci doit devenir, de par sa propre volonté et non par une quelconque obligation imposée, un canal, un véhicule de passage parfait, pour l’expression des capacités infinies de cette énergie (Ch’i en chinois).

Ainsi en a décidé la loi de la création évolutive, qui veut que chaque entité pensante atteigne, en toute connaissance de cause et par un choix délibéré, un état de transcendance infini. Lui permettant ainsi de correspondre aux archétypes de base, voulus par les lois d’évolution créées par la conscience universelle, de qui toute existence tire son être profond.

Bien que l’énergie primordiale soit une et indivisible au sein des galaxies sans nombre composant l’univers physique dans lequel nous évoluons, elle imprime à son essence première des modifications correspondant aux types exacts de forme qu’elle souhaite animer à un endroit et dans une portion d’espace donnés.

Il est cependant impératif, pour bien comprendre l’ensemble de ce mécanisme, de bien garder présente à l’esprit l’idée qu’il ne s’agit toujours que de la même énergie, qui se manifeste sous des aspects différents suivant ses propres desseins. Ses modifications correspondent aux besoins rencontrés lors de l’évolution de son plan et peuvent prendre des formes aussi différentes que celle d’un poisson, d’un chat, d’une planète, d’un humain ou bien même d’une galaxie complète.

Si cette énergie cosmique, qui est aussi appelée souffle primordial, donne les caractéristiques à chaque système de représentation qui requiert une part de son attention créatrice, elle est, par voie de conséquence, ressentie différemment par chaque individualité vivante, humaine, animale ou autre. Ce fait ne répond, en définitive, qu’à un des aspects de la loi de la création évolutive.
Souvenez vous bien que pas un seul être humain, sur l’ensemble de la planète, ne ressemble exactement à quelqu’un d’autre. Même dans le cas de sosies parfaits, il reste toujours une, ou plusieurs, différences. Les empreintes digitales en sont un exemple. Percevoir cette énergie cosmique créatrice en soi même ne dépend que du niveau de développement de la conscience humaine individualisée et de l’usage qui est fait de celle-ci.

De ce fait, la qualité de manifestation de l’énergie interne est, ou n’est pas, modifiée par le passage, au niveau subconscient des courants cosmiques subtils qui créés et font exister à chaque seconde toute entité vivante.

Il est également important de savoir que, l’évolution de la conscience d’un individu, est étroitement liée à la perception qu’il a de la circulation de cette énergie primordiale en lui. L’action de l’énergie dans l’univers est aussi diversifiée que les formes et apparences composant celui-ci. La caractéristique de chaque atome ou de chaque être, qu’il soit microscopique, humain ou céleste, dépend uniquement de sa composition cellulaire et de la « qualité » de l’énergie employée par lui pour sa distinction spécifique à l’intérieur de TOUT universel.

C’est en cela que le raffinement et le niveau vibratoire supérieur de l’énergie interne que permet la pratique du ch’i kong est immensément bénéfique. Même si, le commun des mortels n’y voit qu’un aspect thérapeutique, une pratique beaucoup plus profonde et impliquant des aspects supérieurs de la conscience, débouche sur des perspectives que l’on ne peut qu’expérimenter au fil de sa propre évolution.

Loin d’être un simple concept intellectuel permettant une compréhension théorique du fonctionnement de notre système solaire et, de là, de notre univers cosmique matériel, Ch’i, l’énergie cosmique universelle, est une réalité de laquelle dépend tout organisme vivant. Cette réalité est démontrable, et démontrée par toute personne mettant en pratique les techniques traditionnelles du ch’i kong.

A la seule condition, bien sûr, qu’elles reposent sur un enseignement authentique, qui apporte des résultats rapides et probants. La mode du ch’i kong, ces dernières années, a vu fleurir nombre de  » maîtres  » dans cet art, qui se sont auto proclamés tels, après avoir modifié certaines anciennes techniques et se les être appropriées. Cachant plus ou moins bien leur incompétence sous un verbiage inutile, leurs techniques ne sont, bien souvent qu’un amalgame de mouvements sans intérêt aucun.

Prenons comme exemple, pour appuyer ces dires, la technique dite « de l’arbre ». Une immense majorité de ces « maîtres » n’enseignent que l’aspect extérieur de la technique, celle qui se voit et que tout un chacun peut imiter aisément. Mais qu’en est-il des techniques internes de respirations spéciales et de conduite de l’énergie, mentalement, suivant un trajet particulier ? Dans la grande majorité des cas, ces techniques ne sont pas enseignées car elles sont ignorées de l’enseignant.

C’est pourtant sur elles que repose la grande efficacité de cette technique de l’arbre, en apparence si simple.

L’action de l’énergie cosmique (ch’i) au sein de l’humain et de l’univers s’effectue uniquement au moyen du corps énergétique. C’est de ce plan vibratoire particulier qu’il est impératif d’aborder toute pratique et toute réflexion sur l’action de l’énergie ch’i et de ses implications. Rappelons une nouvelle fois que la circulation, intense ou faible, de l’énergie est étroitement liée à la conscience et au mouvement mental et subconscient de tout individu. La tentative d’utilisation consciente de l’énergie interne doit être la base de toute action intelligente visant à activer et augmenter la circulation de l’énergie. Loin de toute spéculation hasardeuse, qui ne reposerait que sur de fumeuses théories invérifiables, l’approche de la vérité conduit celui qui recherche la maîtrise de l’énergie cosmique en lui, à se rendre compte, par le biais de sa propre conscience, de l’évidence de l’unité de toutes vies.

Quels que soient la forme, la couleur, les caractéristiques ou le rôle d’une vie, celle-ci n’est qu’une infime (mais indispensable) partie d’un tout beaucoup plus vaste que LAO TSEU a désigné comme étant le  » tao « .

Il n’est bien entendu pas question ici de se borner à une seule interprétation doctrinaire concernant l’énergie cosmique universelle. Ceci a été à la base de toutes les religions.

Pourtant il n’est nul besoin d’adhérer à une croyance spécifique pour bénéficier des immenses avantages et bienfaits qu’apporte la pratique du ch’i kong.

Chacun peut donc croire et pratiquer sa propre religion et bénéficier des techniques pratiques et non doctrinaires du ch’i kong. Ce qui est dénommé ch’i par certains peut être également connu comme étant prana, deux termes dissemblables mais qui désignent une seule et même réalité.

La marche de l’évolution, que celle-ci soit humaine, planétaire ou systémique, est étroitement liée à cette énergie primordiale, qui donne vie et existence à tout ce qui est. Une des manifestations de cette énergie primordiale, celle que tout un chacun est à même de ressentir et de connaître aisément est l’énergie animale. C’est elle qui donne pouvoir de mouvements et de manifestations aux véhicules physiques.

Bien entendu, cela ne signifie nullement que cela est la seule expression de l’énergie primordiale qui donne l’impulsion première à toute expression sur les plans éthérique et physique denses. Nous verrons dans la troisième partie qu’elles sont ces expressions et leurs implications profondes, et surtout quels sont les immenses bénéfices que chacun peut tirer de cette connaissance.

Il existe en fait trois expressions de cette énergie initiale :

  1. l’énergie donnant vie et manifestation physique
  2. l’énergie médiane, permettant la manifestation spirituelle (ou énergie de l’âme)
  3. l’énergie divine, qui est l’émanation énergétique en provenance directe de l’esprit divin, ou homme véritable.

Le premier aspect de l’énergie permet donc tout mouvement physique à l’intérieur du plan physique cosmique ; le deuxième aspect touche essentiellement au domaine spirituel limité, le troisième étant la manifestation divine de la vie.

Cette présentation simplifiée d’une réalité infiniment plus complexe comporte toutefois quelques idées qui pourront servir de base de réflexions et qui ne sont qu’une faible description de ce qui est.

Sans vouloir approfondir l’exploration de la réalité cosmique telle qu’elle peut apparaître à nos yeux, il est nécessaire de vous indiquer où pourrait vous entraîner la pratique sérieuse et assidue d’une recherche interne basée sur une harmonieuse unité intérieure.

Nous laisserons donc ici ces aspects par trop « compliqué » pour ne nous intéresser qu’aux deux types courants de manifestations du Ch’i, c’est à dire l’aspect Yin et l’aspect Yang.

La dualité étant la base de l’évolution dans cet actuel système solaire, l’expression de deux types d’une même énergie, diamétralement opposés, se présente, aux yeux de celui qui cherche, comme la conséquence logique sur laquelle repose toute l’évolution dans le système solaire actuel.

Tout comme le « plus » et le « moins » sont indissociables de toutes recherches concernant l’électricité ou l’électronique, le « yin » et le « yang » sont les passages obligés de toutes recherches sur la destinée et le devenir spirituel de tout être humain.

Même si la quête de la vérité n’est que superficielle, il arrivera un moment où la nécessité du yin et du yang et le rôle qu’ils jouent tous deux, se montreront évidents et indiscutables.
Pour donner un exemple simple de l´importance du yin et du yang, les correspondances physiologiques, qui lui sont attribuées par la tradition, illustrent parfaitement cela.

La rate ……. aspect yin
Le foie……aspect yin
Les poumons….aspect yang
Les reins…..aspect yin
Le cœur……aspect yang

Bien sûr, d’autres aspects plus subtils et plus élaborés du point de vue de la philosophie spirituelle sont à considérer dans des recherches approfondies sur le fonctionnement du corps.

Nous ne les aborderons pas ici, car ils déborderaient largement le cadre de ce simple article. Il est à noter aussi que les points cardinaux sont également répertoriés comme ayant une relation avec les saisons, lesquelles, bien entendu, sont soumises à l’influence des aspects positifs et négatifs régissant le fonctionnement de l’univers actuel…

Toutes ces implications, plus ou moins directes, des deux aspects de base de l’énergie primordiale sont obligatoirement rencontrés et  » découverts  » par tout pratiquant de ch’i kong à un niveau plus ou moins avancé.

Une pratique sérieuse et continue d’une technique de ch’i kong traditionnelle, débouche inévitablement sur ces côtés mystiques des manifestations de l’énergie.
Un des exemples typiques de cela a été démontré par le Maître Morihei Ueshiba qui, de pratiquant d’art martial est devenu une figure légendaire des possibilités qu’offre un travail sérieux et une recherche approfondie sur l’énergie interne.

Qu’on la nomme KI, comme le faisait Maître Ueshiba, ou CH’I, comme le font les Maîtres de ch’i kong chinois, cette énergie est toujours la même et ses manifestations, à un certain niveau de pratique et de maîtrise, sont toujours identiques.

Ceci est rassurant et même encourageant pour les pratiquants occidentaux, car le fait « d’avoir les yeux ronds », n’est pas un handicap insurmontable, comme le laissaient entendre les pratiquants asiatiques, mal intentionnés, il y n’y a pas si longtemps encore. La pratique de la maîtrise de l’énergie interne apportera tous ses bienfaits aux pratiquants, qui sauront suivre la voie de manière indéfectible.

Mais cela ne peut être le cas que dans l’optique d’une pratique régulière et assidue d’une des techniques classiques et bien enseignées, du ch’i kong traditionnel. La floraison des « maîtres » de ch’i kong dans le courant de la dernière décennie à été fort préjudiciable au développement sérieux et réellement bénéfique de cette pratique ancienne. Pensez qu’il existe même des compétitions de ch’i kong (!) Si cela n’est pas du n’importe quoi, cela y ressemble fortement.

La maîtrise de l’énergie interne par la pratique du ch’i kong peut vous apporter des bienfaits immenses, il vous appartient de faire la part des choses et de savoir ce que vous attendez réellement de votre pratique. Une fois votre objectif posé, tournez vous vers une des techniques traditionnelles et pratiquez autant que vous le pourrez. Un jour, vous vous remercierez de votre patiente pratique quotidienne.

Daniel C. Braibant
Auteur de « Le Qi Gong de la Paume de Bouddha« 

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