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Certaines maladies sont de véritables obstacles au développement de l’élevage (Dr Massirin Savané)

 Dakar, 6 oct (APS)  Le coronavirus a eu un impact fort négatif sur l’élevage, à l’instar de plusieurs autres secteurs, en provoquant l’arrêt de la transhumance et la fermeture des marchés hebdomadaires, a déclaré, mardi 6 octobre à Dakar le docteur Massirin Savané, administrateur du Fonds d’appui au développement du secteur rural (FADSR).  

‘’La Covid -19 n’épargne aucun secteur et celui de l’élevage est fortement impacté par le blocage des transhumants et la réduction drastique des échanges dans les marchés hebdomadaires qui ont été fermés pour un bon moment’’, a-t-il notamment indiqué au cours d’un entretien mardi avec l’APS.  Le Dr Savané, qui a travaillé à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) et à la Société de développement et des fibres textiles (SODEFITEX), a rappelé que pour la résilience de ce secteur, l’Etat a injecté près de 2 milliards de francs CFA pour l’achat d’aliment de bétail et de volaille au profit des éleveurs. Interrogé sur la question des maladies qui affectent le cheptel sénégalais, il a assuré que les services vétérinaires sénégalais ont pu vaincre des fléaux tels que la peste bovine qui décimait le bétail. 

 Cependant, il estime qu’il reste à combattre efficacement certaines maladies qui, selon lui, constituent de ‘’véritables obstacles’’ au développement de l’élevage au Sénégal. ‘’Il s’agit de la pseudopeste aviaire, encore appelée maladie de Newcastle qui décime plus de la moitié du cheptel avicole villageois chaque année, de la variole chez la volaille, et de la peste des petits ruminants, chez principalement les caprins’’, a-t-il expliqué. Le vétérinaire a également cité les grippes et la maladie nodulaire contagieuse chez les équidés. ‘’Chez les bovins, la péripneumonie contagieuse bovine est certes maîtrisée, mais il subsiste encore des maladies endémiques et certaines maladies dites émergentes’’, a-t-il souligné. 

Il a par ailleurs indiqué que les taux de réussite enregistrés par le Sénégal dans le domaine de l’insémination artificielle (IA) restent ‘’faibles’’ au regard du taux de référence qui se situe entre 60 et 70%/ ‘’Pour rendre le lait accessible aux consommateurs à des prix raisonnables et pour diminuer la facture des importations laitières, l’Etat a adopté l’intensification de la production laitière par le biais des biotechnologies, notamment l’insémination artificielle. Cependant, les taux de réussite restent faibles comparativement au taux de référence de l’IA, qui est de 60-70%’’, a-t-il indiqué. L’insémination artificielle a été initiée dans le bassin arachidier, plus précisément dans les régions de Kaolack et Fatick (centre), à partir de 1995.  

Malgré un cheptel estimé à 3,313 millions de bovins et 10,326 millions de petits ruminants, dit-il, la production laitière n’est toujours pas en mesure de satisfaire le marché local. ‘’L’insémination artificielle est une technique de reproduction qui consiste à prélever la semence d’un mâle sain pour la déposer à l’aide d’instruments appropriés dans les voies génitales d’une femelle au moment le plus opportun’’, a expliqué le docteur Savané. Il a rappelé que cette méthode de reproduction qui supprime le rapprochement sexuel permet d’éviter la transmission des maladies sexuellement transmissibles et de multiplier considérablement la capacité de reproduction des géniteurs ayant reçu préalablement un agrément zootechnique et sanitaire. ‘’Les races locales sont de mauvaises productrices laitières. En effet, leur production varie de 1 à 3 litres de lait par jour avec une durée de lactation de 180 jours’’, a-t-il souligné. Selon lui, pour corriger cette situation, plusieurs programmes ont été mis en place par le gouvernement sénégalais.

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