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17 milliards de dollars pour doubler la productivité agricole de l’Afrique

Une coalition de banques multilatérales de développement et de partenaires de développement ont annoncé des investissements de plus de 17 milliards d’USD, afin de lutter contre la progression de la faim sur le continent africain et de renforcer la sécurité alimentaire.

Ces financements ont été annoncés vendredi 28 avril, à l’issue d’un dialogue de haut niveau de deux jours, intitulé Nourrir l’Afrique: leadership pour intensifier les innovations réussies. Cet événement a été organisé par la Banque africaine de développement et le Fonds international de développement agricole des Nations Unies (FIDA), en partenariat avec le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) et l’Organisation du Système CGIAR, les 29 et 30 avril.

17 chefs d’État africains se sont officiellement engagés à augmenter la production agricole en doublant les niveaux de productivité actuels grâce au déploiement à grande échelle des technologies agricoles, aux investissements en faveur de l’accès aux marchés et à la promotion de la recherche-développement dans le secteur agricole.

Les différentes parties ont adopté un communiqué indiquant ces engagements à la clôture de l’événement.

Sur le montant total de financements indiqué, la Banque africaine de développement (BAfD) a annoncé une enveloppe de plus de 10 milliards d’USD. Elle s’est engagée à investir 1,57 milliard d’USD dans le développement prioritaire de dix produits de base sélectionnés au cours des cinq prochaines années. Cela aidera les pays à atteindre l’autosuffisance. Elle affectera également 8,83 milliards d’USD pour consolider ces filières de produits de base au cours des cinq prochaines années. Ils financeront notamment des programmes visant à ouvrir des débouchés pour les jeunes – en particulier les jeunes femmes.

Le Président sénégalais, Macky Sall, a résumé les interventions des chefs d’État africains en articulant une liste d’actions en sept points:

  • Accélérer la production agricole en déployant les technologies à grande échelle
  • Accroître les investissements dans la recherche-développement
  • Optimiser les technologies
  • Améliorer le langage des affaires dans le secteur agricole pour favoriser l’ouverture au monde
  • Appuyer l’accès aux marchés et la mise en place d’infrastructures et d’équipements de base
  • Investir dans de nouvelles entreprises en vue de la transformation de produits agricoles et de l’accompagnement des petits producteurs
  • Créer un mécanisme d’appui à la transformation agricole

Ces différentes pistes d’action ont été énoncées dans le communiqué du forum, qui mettait aussi l’accent sur l’importance d’instaurer un mécanisme de financement en faveur de la sécurité alimentaire en Afrique. Il a été convenu qu’un tel mécanisme contribuerait à renforcer la résilience climatique et à généraliser les technologies agricoles performantes. Il donnerait notamment la possibilité de faire bénéficier les exploitants d’innovations numériques aux quatre coins du continent africain, tout en permettant de mieux lutter contre la malnutrition et le retard de croissance des enfants.

L’Afrique subsaharienne compte un quart des terres arables du monde, mais elle ne représente que 10% de la production agricole mondiale. La faible productivité des cultures de base rend l’agriculture africaine peu compétitive. Ainsi, un tiers des calories consommées sur le continent sont importées, ce qui renforce la vulnérabilité des systèmes alimentaires et la dépendance à l’égard des filières alimentaires extérieures.

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